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A sa 15e participation, l'Australien Mathew Hayman a touché le gros lot, dimanche, en remportant PARIS-ROUBAIX, privant le Belge Tom Boonen d'une cinquième victoire historique dans la "reine des classiques".
Troisième vainqueur le plus âgé de l'histoire de la course, Hayman (38 ans le 20 avril) a fait sensation. Sur le vélodrome, il a devancé d'une longueur Boonen au bout d'une édition haletante, riche en rebondissements.
Incrédule après en avoir fini avec les 257,5 kilomètres largement ensoleillés, le vainqueur s'est pris la tête entre les mains. Sans parvenir à réaliser immédiatement la portée de sa performance qui en fait le deuxième Australien au palmarès, neuf ans après Stuart O'Grady .
PARIS-ROUBAIX, l'un des "monuments" du cyclisme, est pour lui le couronnement d'une carrière entamée en 2000 et poursuivie depuis 2014 dans la seule formation australienne de l'élite (Orica). Sans victoires autres que Paris-Bourges en 2011 et les Jeux du Commonwealth en 2006 mais avec quelques accessits, surtout à Roubaix (10e en 2011, 8e en 2012), sa course préférée.
- Cancellara à terre -
"D'habitude, je suis nerveux. Aujourd'hui (dimanche), j'étais relax", s'est félicité Hayman qui a failli passer à côté des classiques à cause d'une chute au Het Nieuwsblad, fin février, qui lui a causé une fracture du radius.
"Les médecins ne croyaient pas que je pourrais être prêt, a-t-il expliqué. Mais je me préparais depuis le mois d'octobre. Je suis revenu à la route dix jours avant PARIS-ROUBAIX et, quand j'ai repris la compétition, j'ai senti que j'avais de bonnes jambes."
"Je suis très surpris, a reconnu toutefois l'Australien. Avant, je venais avec des ambitions. Mais, après ma chute du Nieuwsblad, je venais sans pression, pour me faire plaisir. Cela a sans doute joué en ma faveur dans le final."
Hayman a figuré presque constamment dans le groupe de tête puisqu'il s'est intégré à l'échappée principale lancée à... plus de 180 kilomètres de l'arrivée. Dernier rescapé de ce groupe, il a vu revenir à Orchies, avant les 60 derniers kilomètres, un groupe de contre-attaque comprenant Boonen et quelques autres prétendants (Stannard, Vanmarcke, Boasson Hagen) mais sans les deux favoris, le Slovaque Peter Sagan , champion du monde en titre, et le Suisse Fabian Cancellara , triple vainqueur de la course.
Tous deux ont été piégés par l'une des nombreuses chutes survenues sur les pavés, secs le plus souvent mais de temps en temps boueux. Sagan, trop esseulé, et Cancellara sont longtemps restés à une quarantaine de secondes. Avant que le Suisse glisse sur les pavés de Mons-en-Pévèle où Sagan, pour l'éviter, a réussi un numéro digne d'un champion du monde... d'acrobate à vélo.
- Au dernier vivant -
Sept jours après son succès du TOUR DES FLANDRES, le Slovaque a dû se contenter de la 11e place sur le vélodrome. Cancellara, lui, a bouclé à plus de sept minutes son dernier tour de piste roubaisien à l'âge de 35 ans. "Il faut de la chance pour gagner. Aujourd'hui, je n'ai pas eu la chance", a soupiré Spartacus.
Boonen s'est lui gardé d'annoncer la date de sa retraite. Le Flamand, qui n'avait plus été à pareille fête dans PARIS-ROUBAIX depuis sa quatrième et dernière victoire en 2012, a tout tenté dans la dernière heure. C'est son équipe (avec Tony Martin ) qui a dynamité la course, à 115 kilomètres de l'arrivée. C'est lui qui a relancé l'allure dans le final avant de résister au forcing du Belge Sep Vanmarcke sur les mauvais pavés du Carrefour de l'Arbre.
Dans les quatre derniers kilomètres, la course s'est jouée au dernier vivant, au fil des démarrages lancés par des coureurs épuisés. "Tout le monde était mort", a reconnu Boonen, qui est entré en tête dans le vélodrome. Mais, avant le dernier virage, Hayman a trouvé la force de passer en trombe pour créer l'une des grandes surprises de ces dernières années, cinq ans après le succès mémorable du Belge Johan Vansummeren .