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Pour avoir déjà gagné trois fois, le Suisse Fabian Cancellara s'attaque sans complexe au mythe du record des victoires, dimanche, dans PARIS-ROUBAIX, la "reine des classiques" cyclistes longue de 257 kilomètres.
Fort de son succès dans le TOUR DES FLANDRES dimanche dernier devant trois Belges, "Spartacus" s'est ingénié (et sans doute amusé) à déplacer les responsabilités. Quitte à nier l'évidence.
"Je ne suis pas le favori numéro un", a estimé le Suisse de l'équipe Trek lors de son point-presse, vendredi, à deux jours du rendez-vous. "Il y a beaucoup de coureurs en forme et ce sont les autres qui ont la pression".
- UN SEUL GRAND FAVORI -
Est-il sensible à l'enjeu ? En cas de nouveau succès (après 2006, 2010 et 2013), Cancellara rejoindrait les Belges Tom Boonen et Roger De Vlaeminck qui détiennent actuellement le record des (quatre) victoires. Il serait en revanche le seul à compter trois doublés TOUR DES FLANDRES/PARIS-ROUBAIX. "Cela me met en appétit", sourit le Bernois à l'éventualité d'écrire l'histoire.
"Spartacus", tel un gladiateur de 33 ans au physique statuaire, est prêt au combat. "Dans PARIS-ROUBAIX, il faut être prêt à souffrir, insiste-t-il. Je veux gagner la guerre avec les pavés", dont le total atteint 51,1 kilomètres répartis en 28 secteurs.
Mais le quadruple champion du monde du contre-la-montre affirme aussi qu'il a eu besoin de davantage de temps que les années précédentes pour récupérer de ses efforts des monts flandriens. Il se présente, en outre, sans l'appui du champion de Belgique Stijn Devolder (blessé). Le risque, pour lui, tient à l'isolement si la course tarde à se décanter et si ses rivaux l'encerclent.
- ET DES ADVERSAIRES EN NOMBRE -
Boonen en premier lieu, emblématique chef de file du bloc Omega Pharma. "Il est prêt, probablement plus que ce que pensent les gens", estime Cancellara qui se base sur sa propre expérience: "Souvent, dans les Flandres, je n'étais pas super et sept jours plus tard, j'étais prêt".
Un peu "court" dimanche dernier, le Flamand espère: "Une semaine supplémentaire m'aidera à atteindre mon meilleur niveau." Mais son équipe dispose d'autres atouts, surtout le Néerlandais Niki Terpstra (3e l'an dernier) et le Tchèque Zdenek Stybar (6e en 2013 pour ses débuts), le champion du monde de cyclo-cross désavantagé toutefois par la météo annoncée clémente. Dans le droit fil des dernières éditions, les pavés, marque de fabrique de la course depuis sa création en 1896, devraient être secs et poussiéreux.
Le Belge Sep Vanmarcke, la révélation de l'année passée (2e), et son compatriote Greg Van Avermaet , présents sur le podium des Flandres dimanche dernier, s'imposent en première ligne des prétendants devant quelques autres passeurs de pavés (Thomas, Boasson Hagen, Phinney, Langeveld, Gaudin), catégorie dont se rapproche le Britannique Bradley Wiggins (25e en 2009), le vainqueur du Tour 2012. Quant aux routiers-sprinteurs (Kristoff, Sagan, Degenkolb), ils peuvent se permettre d'attendre et de miser sur le sprint d'un groupe.
"A part Kristoff, Sagan et Terpstra (et aussi Degenkolb), les autres n'ont rien gagné", rappelle Cancellara à propos du bilan provisoire des classiques du nord. Histoire d'inciter chacun à faire sa course et d'éviter un marquage trop strict.
"Ce serait stupide de se focaliser sur Fabian", confirme d'ailleurs Boonen avant l'immense défi qui se propose à lui, au départ de cette 112e édition à Compiègne: gagner une cinquième fois PARIS-ROUBAIX, de son propre aveu "la dernière course authentique".