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Tony Gallopin a tenté et réussi un coup de force magistral, samedi, dans Paris-Nice dont il a enlevé la 6e et avant-dernière étape sur la Promenade des Anglais et pris le maillot jaune à la veille du contre-la-montre final.
Trente kilomètres d'une échappée solitaire, lancée sur les pentes de la côte de Peille et poursuivie dans la descente vers Nice, ont propulsé le Français aux commandes de la course. Avec 36 secondes d'avance sur l'Australien Richie Porte et 37 sur le champion du monde, le Polonais Michal Kwiatkowski , qui a essuyé un retour de bâton après être passé à l'offensive.
Gallopin a suivi Kwiatkowski, porteur du maillot jaune, quand le Polonais a distancé Porte et son lieutenant, le Britannique Geraint Thomas , dans la descente de la côte de Saint-Roch, sur une route rendue glissante par les grosses averses.
"Quand j'ai vu qu'il n'était pas au mieux, j'ai attaqué, a expliqué ensuite le Français. Sur un relais, je lui ai pris trois mètres et j'ai compris que c'était le moment d'y aller".
Derrière lui, Porte et Thomas ont rejoint Kwiatkowski, esseulé après avoir perdu ses derniers coéquipiers (Alaphilippe, Golas). Puis ils ont lâché le Polonais dans la montée vers Peille, une ascension plutôt pentue (6,6 km à 6,8%), avant de chuter, chacun son tour, dans la descente.
Porte et Thomas, repris par le groupe mené par Kwiatkowski, ont dû alors laisser à leurs compagnons (Fuglsang, Costa, Valls, Spilak) la charge de la poursuite derrière Gallopin. Sans que le Français, maître de son art dans la descente, soit pour autant menacé.
- Premier succès français -
Sur la ligne, le Francilien de l'équipe Lotto a précédé de 32 secondes ses premiers poursuivants et d'une minute le groupe des favoris. S'il a signé le premier succès français depuis le départ, il a aussi pris position pour une possible victoire finale, qui serait la première d'un Français depuis... dix-huit ans ( Laurent Jalabert en 1997).
Il lui faut maintenant préserver son avance dans le "chrono" sur les 9,6 kilomètres du col d'Eze, une montée d'une pente moyenne de 4,7% où Porte avait creusé des écarts conséquents lors de sa victoire en 2013 (23 secondes sur le deuxième, Andrew Talansky). Gallopin, peu concerné, avait pris ce jour-là la 36e place, à 1 min 56 sec.
"Cela va être dur mais je pense que c'est possible", a estimé le vainqueur de l'étape d'Oyonnax du TOUR DE FRANCE 2014, porteur du maillot jaune pendant une journée (14 juillet). "Je n'ai pas énormément de références sur les chronos en montée. Mais j'aurai les temps de référence et je connais la montée par coeur", a-t-il expliqué.
Habitué du contre-la-montre dans les catégories de jeunes, Gallopin n'est pas un novice du "chrono", à défaut d'être un "vrai spécialiste" comme il qualifie ses rivaux directs (Porte, Kwiatkowski, Thomas).
"J'arrive toujours à limiter la casse", a souri le nouveau leader de Paris-Nice. Tout heureux déjà d'avoir enlevé, en cette journée pluvieuse, l'une des plus belles victoires d'une carrière dont il aborde, à 26 ans, la meilleure partie.