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François Pervis, redevenu irrésistible, est resté maître du keirin, jeudi soir, dans les Championnats du monde de cyclisme sur piste à Saint-Quentin-en-Yvelines.
A domicile, le Mayennais a enflammé la finale pour s'imposer très nettement au Néo-Zélandais Edward Dawkins, sous l'ovation d'un vélodrome affichant quasi-complet et vibrant pour cette deuxième médaille d'or française au lendemain de celle du trio de la vitesse par équipes (Baugé, Sireau, d'Almeida).
"Je savoure, mes Mondiaux sont déjà réussis, a exulté le champion du monde. Gagner le titre en France, ça n'arrive qu'une fois dans la vie".
Pervis s'est montré souverain en finale, après s'être qualifié de peu au tour précédent. Il a laissé l'Allemand Maximilian Levy prendre la tête à deux tours de l'arrivée et a contrôlé tous ses adversaires avant d'imposer sa puissance supérieure dans le dernier tour.
La ligne droite finale est devenue une voie triomphale pour le Français, assuré du succès à la sortie du dernier virage. A 30 ans, il a obtenu son cinquième titre mondial depuis 2013, l'année qui marque la rupture avec ses places d'honneur à répétition.
Remplaçant aux JO de Londres, Pervis a acquis une autre dimension au fil de ses voyages au Japon où il s'est endurci à la rude école du keirin. Jusqu'à son triplé inédit dans les épreuves individuelles du sprint (keirin, kilomètre, vitesse) l'an passé aux Mondiaux qui avaient pour cadre le vélodrome colombien de Cali.
- Une démonstration de force -
En difficulté ces derniers mois, en raison surtout d'une succession de problèmes physiques, le Lavallois a abordé les compétitions de Saint-Quentin-en-Yvelines, la ville où il habite, sans avoir donné de garanties.
"J'ai passé un sale hiver, a rappelé Pervis. Même ce matin, j'avais de mauvaises jambes."
Mais sa démonstration de force et surtout sa maîtrise dans le keirin, une épreuve qui figure au programme olympique, n'ont pu que rassurer ses supporters venus en nombre au Vélodrome national.
En début de programme, les poursuiteurs avaient confirmé leur remarquable progression en passant pour la première fois sous la barre des 4 kilomètres, nouveau record de France à la clé (3 min 58 sec 616).
Bryan Coquard , Julien Duval, Damien Gaudin et Julien Morice ont réalisé le huitième temps. Mais leur "chrono" les autorise à toutes les espérances pour la suite et surtout à croire en une qualification olympique dans une discipline sinistrée depuis une décennie.
"Mais on n'arrive pas de nulle part, on a eu des résultats en juniors, en espoirs", a souligné Coquard, vidé après son effort au point de devoir récupérer à même le sol. "Je fais un petit signe à tous les coureurs qui savent rouler vite en France de revenir, a renchéri Gaudin. Il y a un podium à aller chercher à Rio et il est beaucoup moins inaccessible qu'avant."