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L'équipe de vitesse, qui a décroché à Saint-Quentin-en-Yvelines son premier titre mondial de l'olympiade, s'est remise sur rails en vue de Rio, un objectif abordable mais encore compliqué.
Le trio français (Grégory Baugé, Kévin Sireau, Michael d'Almeida) a eu du mal à se remettre de la déception des JO de Londres, de sa médaille d'argent ressentie comme une défaite. Depuis l'an passé, il s'est soudé dans l'adversité. Mais il reste très lié au rendement de son démarreur Grégory Baugé.
L'APPORT DE LAURENT GANE. "C'était l'homme qu'il fallait", estime le DTN Vincent Jacquet à propos du Néo-Calédonien, membre de la "Dream Team" (avec Florian Rousseau et Arnaud Tournant ) championne olympique à Sydney en 2000.
Gané, appelé à la rescousse après le départ de l'entraîneur néo-zélandais Justin Grace, est arrivé à l'automne dernier au poste de manager du sprint et de coach en compétitions.
"Il nous a fait beaucoup de bien", estime d'Almeida qui, comme Baugé, était orphelin de Rousseau. La démission de l'entraîneur charismatique du sprint français en février 2013 avait ouvert une période de fortes turbulences avec l'intégration ratée de Grace, contesté par une majorité de pistards, et une stagnation masquée par la médaille de bronze décrochée l'an passé aux Mondiaux de Cali (Colombie).
Plus ému que lors de ses grandes heures de compétiteur (deux fois champion du monde de vitesse en 1999 et 2003), Gané a expliqué à l'AFP: "Il fallait apporter de la sérénité, les recentrer sur ce qu'ils ont à faire. Ce sont des compétiteurs, ils doivent bosser et ne pas se poser de questions".
LA BAUGE-DEPENDANCE TOUJOURS D'ACTUALITE. Heureux de ce titre, leur premier depuis 2009 puisqu'ils ont perdu sur le tapis vert celui de 2011 (manquement de Baugé aux règles de localisation), les Français n'ont pas réalisé le meilleur temps du tournoi. Tant en qualifications qu'en finale, ils ont été devancés par les tenants du titre, les Néo-Zélandais, finalement sanctionnés pour un relais non conforme entre les deux premiers coureurs.
Techniquement (43 sec 07 en qualifications), les Bleus se sont approchés de leur chrono-record des JO de Londres (42 sec 99). Le résultat est très encourageant au regard de la marge de progression du trio. Baugé, quasi-inamovible au poste de démarreur depuis 2005, se situe encore à plus de trois dixièmes de seconde de ses meilleurs temps (17 sec 58 en "qualifs").
Pour gagner l'or à Rio, les Français dépendent de la performance du quintuple champion du monde dans cette épreuve. A Saint-Quentin-en-Yvelines, les démarreurs de cinq équipes (Allemagne, Pays-Bas, Australie, Nouvelle-Zélande, Russie) sont passés sous les 17 sec 30. Soit une marge de trois à quatre dixièmes de seconde à combler pour le Français dont les qualités naturelles d'explosivité doivent être, selon les techniciens, encore développées.
Gané, prédécesseur de Baugé à ce poste en équipe de France, est le premier à le dire: "On sait très bien qu'il faut encore bosser". Mais, ajoute-t-il, "ce titre va leur permettre de travailler dans la sérénité, on revient de loin".