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Privé de certitude sur ses champions, le cyclisme sur piste français accueille de mercredi à dimanche dans son Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines les Championnats du monde annuels, et se rassure en invoquant le soutien du public.
A l'exemple de François Pervis, auteur d'un triplé inédit dans les épreuves de sprint l'an passé à Cali (Colombie), les "Bleus" partent sans réel repère. Ils sortent d'une zone de turbulences qui a débuté après des JO 2012 mi-figue mi-raisin et a culminé l'année suivante avec la démission fracassante de Florian Rousseau , l'entraîneur national charismatique.
"Les athlètes s'étaient un peu perdus, estime Laurent Gané, installé à l'automne au poste de manager, dix ans après l'arrêt de sa carrière internationale. Ils regardaient plus ce qui se passait autour d'eux, au lieu d'être concentrés et de préparer les championnats du monde".
"Il y a beaucoup de potentiel en équipe de France", estime le coach du sprint en faisant référence au trio de la vitesse par équipes formé de Grégory Baugé, Kévin Sireau et Michael d'Almeida, les médaillés d'argent des JO de Londres, et bien évidemment à Pervis. "Nous sommes dans la préparation des JO et les championnats du monde sont une étape, mais une étape importante", souligne-t-il.
Impossible, en effet, de négliger ces Mondiaux, les premiers organisés sur le territoire national depuis Bordeaux en 2006. Les compétitions, dont la France a obtenu l'organisation seulement l'été dernier ("nous avons tenu les délais", se félicite la fédération française), sont aussi une occasion d'exposer un sport qui accède seulement tous les quatre ans à la pleine lumière, avec dix titres en jeu aux JO.
- Blessures en tous genres -
Aux Mondiaux, dix-neuf épreuves suscitent les convoitises des pistards. Rares en effet sont les routiers qui viendront rivaliser avec eux sur la piste en bois blond de 250 mètres du Vélodrome national inauguré l'an passé. Bryan Coquard , dans l'américaine et la poursuite par équipes, et l'Italien Elia Viviani , qui ajoutera également l'omnium à son programme, en sont les têtes d'affiche. Avec de hautes ambitions pour le Français, qui veut gagner l'américaine dimanche prochain.
A dix-huit mois de Rio, la France, qui vise cinq médailles ("et les plus belles", espère le DTN Vincent Jacquet), mise aussi sur Thomas Boudat , tenant du titre de l'omnium. Même si le prodige du Médoc, 20 ans, à l'aube de sa carrière de routier, a été contrarié par une blessure dernièrement. Tout comme Pervis, qui a cumulé les problèmes ces derniers mois. Jusqu'à être renversé, sans gravité, par une voiture vendredi dernier en se rendant au vélodrome.
"Je ne suis pas dans les mêmes conditions que l'an dernier, reconnaît le Mayennais, engagé dans les trois épreuves individuelles du sprint (keirin, kilomètre, vitesse). Mais un championnat du monde à domicile, c'est un moment très fort à vivre et à partager avec son public".
Car le succès populaire est déjà assuré. Quelque 5000 spectateurs, la jauge officielle du Vélodrome national, sont attendus chaque jour pour des Mondiaux à guichets fermés.
Le programme des finales:
Mercredi: vitesse par équipes messieurs, course aux points et vitesse par équipes dames
Jeudi: keirin, scratch et poursuite par équipes messieurs, 500 m et poursuite par équipes dames
Vendredi: kilomètre et course aux points messieurs, poursuite individuelle dames
Samedi: omnium et poursuite individuelle messieurs, scratch et vitesse individuelle dames
Dimanche: américaine et vitesse individuelle messieurs, omnium et keirin dames