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Loin de l'euphorie qui l'a porté l'an passé à trois médailles d'or aux Mondiaux, François Pervis défend jeudi le premier de ses titres, le keirin, sur sa piste d'entraînement de Saint-Quentin-en-Yvelines.
"J'habite à cinq minutes du vélodrome", souligne le Mayennais qui se sent chez lui dans l'écrin inauguré l'an passé. Mais, sur la piste où il a ses habitudes, il a tout à perdre, un an après ses exploits colombiens de Cali, ce triplé inédit dans les épreuves individuelles de sprint (keirin, kilomètre, vitesse).
"L'an dernier, je marchais fort et j'annonçais que je visais les trois titres", se souvient-il. Il venait à l'époque de battre deux records du monde (200 m lancé et kilomètre départ arrêté). "Je ne suis pas dans les mêmes conditions, je ne vais pas le cacher. Mais je ne me pose plus trop de questions, je prends comme ça vient", ajoute-t-il.
Depuis six mois, Pervis a cumulé les ennuis. Une succession de pépins physiques a contrarié sa préparation, jusqu'à une chute le mois passé lors de la manche de Coupe du Monde à Cali. Bilan? pas de fracture, mais des muscles froissés, des plaies et des brûlures.
"J'ai eu très mal, c'est la première fois que j'étais brûlé comme ça", dit-il à propos de ce choc survenu dans le keirin.
"Cette chute ne tient pas du hasard", estime le DTN Vincent Jacquet, en revenant sur la période agitée vécue par le quadruple champion du monde (un titre en 2013, trois en 2014) qui a multiplié les sollicitations.
- 'C'est très plaisant' -
"Il a passé une saison difficile, explique-t-il. On a mis en place un accompagnement plus précis pour qu'il se concentre. On essaye de l'isoler un peu de tout le tumulte extérieur. Après, son tempérament de champion fera qu'il sera dans la course".
A Saint-Quentin-en-Yvelines, Pervis bénéficiera du soutien du public. "Que ces Mondiaux aient lieu en France, ça multiplie la détermination, se réjouit-il. Forcément, je suis attendu et c'est très plaisant. Je prends ça comme du positif. Il y aura 50O0 personnes qui seront là pour l'équipe de France, pour m'encourager et me soutenir".
Dans le keirin, une discipline olympique dont il dispute la version originale chaque année lors d'une tournée au Japon, il aura affaire à la plupart des sprinteurs qu'il retrouvera samedi dans le tournoi-phare de la vitesse. Entre-temps, il s'alignera vendredi dans le kilomètre, discipline dont il est double champion du monde (2013 et 2014).
Si ses chances paraissent limitées en vitesse face à l'opposition (Botticher, Dmitriev, Puerta, Hoogland, voire Kenny et Baugé) compte tenu de sa préparation troublée, il a une cote supérieure dans les deux autres épreuves.
"Un titre n'est jamais facile à défendre, reconnaît-il. Chaque discipline est très dure, autant psychologiquement que physiquement. Mais je pense que j'ai plus de chances sur le kilomètre, ne serait-ce que par rapport à la marge que j'avais l'an dernier sur mon dauphin".