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Jérôme Coppel a dû attendre l'approche de la trentaine pour enlever mercredi la première médaille française dans le contre-la-montre aux Mondiaux depuis Laurent Jalabert en 1997.
. Une performance inattendue
"Je pensais plutôt à une place dans les dix premiers", confie le Haut-Savoyard. "Un Top 5 aurait déjà été un gros résultat", renchérit le sélectionneur national Bernard Bourreau, qui suit Coppel depuis les rangs juniors. "Ce n'était pas pensable au vu de l'opposition. Comme quoi, tout est possible, il faut toujours y croire", poursuit le sélectionneur.
A Richmond, tous les éléments se sont assemblés pour que le Français soit devancé seulement par le Bélarusse Vasil Kiryienka et l'Italien Adriano Malori. "J'étais dans un jour exceptionnel, encore mieux qu'à la Vuelta où j'avais pris la 5e place du contre-la-montre", se félicite Coppel. Réaliste, il relève aussi qu'il a bénéficié des ratés des favoris, l'Allemand Tony Martin , dans un mauvais jour, le Néerlandais Tom Dumoulin, gêné par une blessure au fessier, et l'Australien Rohan Dennis , en dedans et retardé de surcroît par un ennui mécanique. Cette fois, la roue a tourné dans le bon sens pour lui après des années de doute.
. Une succession de contre-temps
"Il a eu beaucoup de malchance", avance Bourreau pour expliquer la longue période qui sépare les médailles acquises par son coureur aux Mondiaux, de la catégorie espoirs (3e en 2006 et 2007) à l'élite. "A chaque fois qu'il était prêt, il avait des ennuis. Une chute, un pépin de santé, un guidon cassé... A un moment, j'ai même eu peur pour lui, je le sentais moins +dedans+. Il s'est relancé cette année dans sa nouvelle équipe (IAM)".
Coppel, qui a commencé à revenir vers les contre-la-montre l'an passé quand il portait encore les couleurs de Cofidis, s'est épanoui dans la formation suisse : "J'ai trouvé un autre état d'esprit, avec beaucoup de nationalités, qui me convient. On est aussi très tourné vers le contre-la-montre, on fait des tests sur piste et on a un super matériel avec Lars Teutenberg (un ancien coureur, ndlr) qui nous conseille".
. Des perspectives inchangées
Profondément heureux de son résultat, "le meilleur de ma carrière" dit-il, l'ancien fondeur garde une grande lucidité : "Aller plus haut encore ? Je l'espère mais il n'y a que deux marches au-dessus. Pour monter sur le podium, il faut que tout soit réuni, un bon parcours, une préparation idéale et de super sensations".
A 29 ans, Coppel, échaudé par les années passées à chasser d'autres objectifs quand il était leader unique de son équipe dans les courses par étapes, affirme avoir "délaissé le classement général pour (se) tourner vers les contre-la-montre et viser les étapes, et aussi aider les leaders en montagne". "Cela ne change pas", ajoute-t-il.
Au moins cette médaille dessine-t-elle un avenir pour le contre-la-montre français, réduit à la disette depuis longtemps. Le résultat ne peut qu'encourager Bourreau qui, pour connaître très bien son élève, complète d'une touche personnelle : "C'est un bosseur, il ne lâche rien. Cette médaille, il la mérite complètement !"