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Le favori s'appelle Peter Sagan mais la 105e édition de Milan-Sanremo, la première grande classique de la saison cycliste, recèle dimanche beaucoup d'aléas pour le phénomène slovaque.
"C'est la course la plus facile à terminer et la plus difficile à gagner", résume Mark Cavendish , vainqueur en 2009. Le Britannique, type du routier-sprinteur que Sagan doit distancer pour espérer gagner, connaît les pièges de la Primavera, la classique la plus longue de l'année (294 km). A commencer par le parcours, modifié cette année mais dans le sens opposé à celui souhaité par les organisateurs (RCS) qui voulaient initialement durcir la course.
POUR SPRINTEURS. La côte de la Pompeiana, une nouveauté qui devait être intégrée au seuil des 20 derniers kilomètres, a finalement été annulée pour des raisons de viabilité. Du coup, le tracé 2014 redevient ultra-classique. Ignorant la côte de la Manie, introduite sur le tracé en 2008, il s'affiche encore plus favorable aux sprinteurs qui se disputaient traditionnellement la victoire dans la cité des fleurs.
Même en cas de sprint plus ou moins massif, Sagan peut s'imposer. Mais il a tout à craindre des spécialistes que sont Mark Cavendish , rassuré par sa victoire d'étape lundi dernier dans Tirreno-Adriatico, et l'Allemand Andre Greipel. Ou encore l'Allemand John Degenkolb , dont la cote se situe en nette hausse au vu de son parcours dans Paris-Nice. Pour Sagan, comme pour les autres puncheurs présents dans le peloton des 200 coureurs, il est préférable d'éliminer les sprinteurs avant Sanremo.
- Deux superbes tremplins -
LA CLE DU POGGIO. La Cipressa, à l'approche des 20 derniers kilomètres, puis le Poggio offrent aux attaquants deux superbes tremplins, en surplomb de la via Aurelia. C'est là que la course se joue, dans une tension extrême après six heures de course usante pour les nerfs.
Après la longue traversée de la plaine milanaise, l'arrivée sur la Riviera, les "capi" du littoral et la Cipressa, voici enfin le Poggio, ses 3700 mètres de montée (à 3,7 % de pente moyenne) dans un paysage de serres et terrasses en balcon de Sanremo. Pour les attaquants, quasiment la dernière chance, à 6 kilomètres de l'arrivée. A moins d'imiter Fabian Cancellara version 2008 quand le Suisse se dégagea dans les rues de Sanremo avant le dernier kilomètre.
Sur le Poggio, les puncheurs jouent leur va-tout. Dans ce registre, Cancellara est encore plus attendu que les Italiens Vincenzo Nibali et Diego Ulissi, le Néerlandais Tom-Jelte Slagter, le Polonais Michal Kwiatkowski , les duettistes belges Philippe Gilbert et Greg Van Avermaet . Mais la météo peut chambouler les plans.
PLUIE ANNONCEE. Un an après la tempête de neige, qui avait tronqué la course et favorisé le succès inattendu de l'Allemand Gerald Ciolek , les prévisions promettent cette fois la pluie et quelques éclaircies près de l'arrivée.
"Sous la pluie, la course devient plus difficile et plus dangereuse", estime l'Italien Alessandro Petacchi , l'un des cinq anciens vainqueurs au départ (avec Pozzato, Cancellara, Cavendish et Ciolek). Plus stressante surtout, pour les prétendants au succès et pour le premier d'entre eux, Peter Sagan .
Quatrième en 2012, deuxième l'an passé, le jeune Slovaque (24 ans) se veut serein ("je suis confiant", a-t-il répété) avant son premier grand rendez-vous 2014. Comme Degenkolb (25 ans), il a les qualités physiques pour gagner sur le Lungomare Italo Calvino. Mais, a rappelé le nouveau commissaire technique italien Davide Cassani, "dans la Sanremo, une erreur se paye cash".