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La Via Roma, redevenue la conclusion théâtrale de Milan-Sanremo, attend son vainqueur dimanche après-midi au bout de la première des classiques de la saison, mais aussi la plus longue et l'une des plus indécises.
Et rien ne garantit au vainqueur sortant, le Norvégien Alexander Kristoff , pourtant favori logique, de renouveler son exploit au moment de prendre le départ des 293 kilomètres de la "classicissima". Car tout se joue en quelques instants, dans la montée et la descente du Poggio, le tremplin au-dessus de Sanremo, et plus encore le long des 750 mètres de la ligne droite d'arrivée au coeur de la "cité des fleurs".
Le retour sur l'historique Via Roma, après sept éditions conclues sur le Lungomare Italo Calvino, procure une (petite) marge supplémentaire aux attaquants. Au bas de la descente du Poggio, il ne reste plus que 2.350 mètres, sur le plat, pour rejoindre la ligne. Soit 600 mètres de moins que les années passées, dans une course qui se joue souvent à des détails.
"C'est la plus facile et la plus difficile", résume le Slovaque Peter Sagan , passé près du succès voici deux ans (2e). "Elle est différente de toutes les autres (classiques) car on ne sait jamais ce qui peut arriver jusqu'au sprint".
"C'est la plus fascinante", confirme le Britannique Mark Cavendish , vainqueur pour ses débuts en 2009 mais régulièrement devancé par la suite. "Elle est l'unique grande classique pour nous, les sprinteurs".
Le gotha du sprint (hormis Kittel) se retrouve donc dans le peloton des 25 équipes réunies sur la ligne de départ tracée près du château des Sforza à Milan. Avec, en tête de liste, Kristoff (27 ans), impressionnant l'année passée tant par sa fraîcheur physique que par sa lucidité. Douze mois plus tard, le Norvégien de Stavanger a enrichi son palmarès (deux étapes du Tour notamment), au point de faire figure de favori logique.
- La météo, le facteur-clé -
Pour tenir le rythme dans les dernières montées et résister à la durée (six heures d'effort au minimum), les purs sprinteurs sont désavantagés par rapport à des sprinteurs-puncheurs du type Sagan. Ou encore l'Allemand John Degenkolb , malchanceux l'année passé, l'Australien Michael Matthews , voire le Français Nacer Bouhanni , aussi déterminé qu'impatient de découvrir la Primavera.
Pour leurs adversaires, la solution passe par une course sélective, une ouverture à trouver sur les routes du front de mer sur la Riviera du Ponant ou les pentes de la Cipressa et du Poggio, les deux dernières difficultés.
"C'est difficile de dire où l'on doit attaquer. Il y a tant de possibilités", avance prudemment le Belge Greg Van Avermaet , dont les chances passent par une offensive en fin de parcours. D'autres candidats (Gilbert, Stybar, Valverde, Tony Gallopin , Stannard) relèvent du même registre. Et, bien évidemment, le champion du monde, le Polonais Michal Kwiatkowski , dont les qualités de descendeur le prédisposent à un coup d'éclat dans le Poggio, surtout si la pluie est de la partie comme l'annoncent les prévisionnistes.
"La météo est le facteur le plus important", estime d'ailleurs Fabian Cancellara , la valeur sûre de la course. A 34 ans, le Suisse connaît par coeur la "classicissima". Mais, s'il a accédé au podium des quatre dernières éditions (2e en 2011, 2012 et 2014, 3e en 2013), il n'a gagné qu'une seule fois (2008). Preuve de l'extrême difficulté à déjouer les sortilèges de la "classique des classiques".