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© AFP/Fabrice Coffrini
Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid, lors d'une conférence de presse sur l'affaire Armstrong, le 22 octobre 2012 à Genève.
Si elle a lâché Lance Armstrong lundi, l'Union cycliste internationale (UCI) n'a pas pour autant réussi à faire taire ses détracteurs, qui l'accusent au mieux de négligences, au pire d'avoir couvert le coureur texan à son époque de gloire.
Douze jours après la sortie du rapport accablant de l'Agence antidopage américaine (Usada), l'UCI a livré son verdict, balayant d'un revers de main tous les titres remportés par Lance Armstrong après le 1er août 1998 et renonçant à faire appel au Tribunal arbitral du sport (TAS).
Mais cette décision tardive ne dédouane pas l'institution internationale aux yeux du monde du cyclisme, qui ne l'a pas épargné dans ses déclarations lundi, des Etats-Unis à l'Espagne, en passant par Paris.
La première salve est venue de l'ancien coureur espagnol Oscar Pereiro , vainqueur du Tour 2006 à la suite de la disqualification de Floyd Landis pour dopage. "Si les accusations des anciens compagnons de Lance se révèlent exactes, comme quoi on les appelait pour les prévenir des contrôles, et bien l'UCI aussi est mêlée. Que toute l'UCI démissionne", a-t-il confié à l'AFP.
Pour certains, comme Laurent Jalabert , l'annonce faite à Genève par le patron de l'UCI Pat McQuaid arrive bien tardivement, sept ans après le dernier "sacre" d'Armstrong dans la Grande Boucle et alors que l'UCI était acculée à agir après la diffusion du rapport de l'Usada.
"L'issue devait être celle-là. Il était difficile pour l'UCI de réagir autrement. (...) La question que je me pose aujourd'hui c'est +comment a-t-il pu gagner sept Tours de France pour qu'on apprenne maintenant que ce n'était pas normal?+", s'est interrogé le sélectionneur français.
Du côté des organisateurs du TOUR DE FRANCE, on a demandé à l'UCI de tirer "toutes les leçons" de l'affaire Armstrong. "Il faut que les condamnations aillent au-delà des condamnations pour le champion", a réagi le directeur du tour Christian Prudhomme.
L'Usada règle des comptes
© AFP/Franck Fife
Laurent Jalabert
, sélectionneur de l'équipe de France de cyclisme, lors des Mondiaux-2012 à Valkenburg (Pays-Bas), le 18 septembre 2012.
Autre cible du monde du cyclisme, l'organigramme de l'UCI. On y retrouve en effet Hein Verbruggen, président à l'époque des sacres d'Armstrong, jusqu'en 2005, et toujours président d'honneur et membre du comité directeur.
"L'UCI a toujours nié qu'il y avait un problème, et encore maintenant elle nie qu'elle était au courant", a accusé le cycliste David Millar , lui-même un ancien dopé repenti: "La prochaine étape est que l'UCI assume sa responsabilité. Hein Verbruggen était le président de l'UCI pendant toute cette période. Je serais absolument dégoûté si (Hein Verbruggen) avait encore un avenir (à l'UCI). Je pense que c'est une honte qu'il soit encore impliqué dans le sport", a insisté l'Ecossais.
Outre-Atlantique, l'Usada a réclamé ni plus ni moins que la création d'une Commission vérité et réconciliation, comme on a pu le voir dans des contextes autrement différents en Afrique du Sud, au Pérou ou au Guatemala.
"Seule une Commission vérité et réconciliation indépendante pourrait guider le cyclisme vers de réelles réformes", a indiqué l'Usada dans un communiqué en forme de camouflet à l'encontre de la fédération internationale.
Car c'est bien l'enquête conduite par l'Usada qui a conduit l'UCI à bannir Armstrong du palmarès du TOUR DE FRANCE.
"L'Usada est heureuse que l'UCI ait finalement modifié son approche dans ce dossier et pris une décision crédible", insiste l'Agence, qui n'avait pas épargné l'UCI dans son rapport, l'accusant même d'avoir aidé Armstrong à camoufler un contrôle positif à l'EPO en 2001.