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Le froid, la pluie et même des averses de neige dans les Ardennes ont durci à l'extrême la Doyenne des classiques cyclistes, Liège-Bastogne-Liège, gagnée dimanche par le grimpeur néerlandais Wout Poels qui s'offre sa première victoire dans une classique.
Pour donner son premier succès à l'équipe Sky dans un "monument", une grande classique, depuis la création du groupe britannique en 2010, Poels a résisté aux intempéries. Comme le reste du peloton transi malgré les protections thermiques modernes (gants en néoprène notamment) au long de cette journée au temps changeant, entre éclaircies et bourrasques.
A l'arrivée des 248 kilomètres, une distance légèrement réduite (5 km) à cause d'un changement de parcours pour éviter une zone enneigée en forêt, les favoris ont joué les seconds rôles dans cette 102e édition. Le vainqueur sortant, l'Espagnol Alejandro Valverde , s'est classé 16e et son dauphin de l'année passée, le Français Julian Alaphilippe , 23e.
La victoire s'est jouée entre quatre coureurs qui ont mis à profit la nouvelle côte dénichée par les organisateurs, la rue Naniot, pour se dégager du groupe d'une trentaine d'éléments, encore présent à l'avant à 4 kilomètres de l'arrivée.
Le Suisse Michael Albasini s'est dégagé dans cette ascension pavée de 600 mètres, à plus de 10 % de pente, avec le Portugais Rui Costa . Mais, sur le haut, Poels et le vétéran espagnol Samuel Sanchez (38 ans) sont parvenus à recoller pour creuser l'écart avant la longue montée en faux-plat menant à l'arrivée.
- Le printemps des surprises -
Albasini, peut-être le plus frais encore à ce moment de la course, a conduit le quatuor pour tenir à distance le Russe Ilnur Zakarin (5e) et le Français Warren Barguil (6e). Le Suisse a même neutralisé une tentative de Poels aux 500 mètres mais sans passer devant lui.
C'est le Néerlandais qui a viré en tête dans la courte ligne droite finale (220 m) pour s'imposer nettement. "J'ai commis une erreur de braquet, j'avais vu trop petit", a regretté Albasini (35 ans), conscient d'avoir laissé passer une toute première chance.
Mais le Suisse, tout près de rééditer la victoire-surprise de son coéquipier australien Mathew Hayman dans PARIS-ROUBAIX voici deux semaines, n'a en rien remis en cause le succès de Poels, un coureur filiforme qui se rapproche par son gabarit de son chef de file Chris Froome.
Poels, qui n'était âgé que de quelques mois lors de la précédente victoire néerlandaise dans la Doyenne ( Adri Van der Poel en 1988), a tardé à se faire un nom. Il est vrai que sa carrière a été bouleversée par une très grave chute survenue dans l'étape de Metz du TOUR DE FRANCE 2012. Il avait dû rester alité, sans bouger, durant plusieurs semaines (côtes cassées, rein, rate et poumon touchés), et son médecin avait délivré un pronostic pessimiste sur la suite de son activité de coureur professionnel.
Quatre ans plus tard, le Néerlandais a fait mieux que ses leaders théoriques (Kwiatkowski, Froome) dans l'une des plus grandes courses de la saison, aussi éprouvante que prestigieuse. Lui qui n'était cité que parmi les outsiders, comme d'autres lauréats inattendus (Démare à Milan-Sanremo, Hayman à PARIS-ROUBAIX, Gasparotto à l'AMSTEL GOLD RACE).