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© AFP/LIONEL BONAVENTURE
Sécurité oblige, Paris-Nice, qui commence dimanche, et les autres courses cyclistes coûtent de plus en plus cher à organiser au point de menacer la survie des plus fragiles selon les dirigeants du cyclisme professionnel français.
Quand on l'interroge sur l'augmentation de la note par rapport à 2016, Pierre-Yves Thouault, directeur-adjoint du Tour en charge du dossier chez ASO (organisateur notamment de Paris-Nice), répond à l'AFP: "C'est 30 % en plus." Soit quelque 500.000 euros de frais supplémentaires pour l'ensemble des courses organisées par ASO.
"Nous aurons plus de policiers et de gendarmes, plus d'agents de sécurité, environ 500 personnes supplémentaires", détaille-t-il à propos de Paris-Nice.
Le dispositif prévoit des mesures anti-intrusion, avec des blocs de béton ou des véhicules, déjà adoptées pendant le TOUR DE FRANCE 2016: "L'effort porte principalement sur les zones de départ et d'arrivée mais aussi sur les parcours. Les policiers et les gendarmes vont d'ailleurs arriver plus tôt sur place".
A Nice, où les organisateurs ont prévu de doubler leur équipe d'agents de sécurité, la course délaissera l'arrivée traditionnelle sur la Promenade des Anglais, site endeuillé par l'attentat terroriste du 14 juillet dernier. Sans conséquence sportive majeure, puisque l'emplacement de la ligne en 2017 n'est distant que de quelques centaines de mètres.
- "Les coûts explosent" -
"Il n'est pas question de prendre de risque. La sécurité est la priorité absolue d'ASO", ajoute le directeur-adjoint du Tour. Mais... "les coûts explosent", s'alarme Thierry Gouvenou en tant que président du Rassemblement des organisateurs de courses cyclistes (ROCC). Un exemple parmi d'autres: le Tour La Provence a dû fournir 15 bus pour protéger le final de son étape arrivant récemment à Marseille.
"Avec le plan Vigipirate et l'état d'urgence, les préfectures demandent de plus en plus de moyens de sécurité et les organisateurs sont obligés d'absorber ça financièrement. Ils sont obligés de taper dans les réserves. A terme, c'est la mise en danger de tout le système". D'autant que la plupart d'entre eux sont déjà fragilisés par les conséquences de la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités, souvent mises à contribution pour le financement des courses.
"Aujourd'hui, le devenir des courses est mis en péril", confirme Marc Madiot , qui préside la Ligue nationale du cyclisme. "Il y a le coût des frais de police et de gendarmerie, les plans de sécurité particuliers qui sont aussi facturés, et ça coûte de plus en plus cher".
"L'association des ligues, que ce soit vélo, foot, rugby et autres, va avoir un entretien avec les principaux candidats à la présidentielle pou évoquer les problèmes du sport professionnel, annonce-t-il. La sécurité sera un volet qui aura une place importante dans le débat qu'on pourra avoir avec le futur président de la République".