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© AFP/Joel Saget
Lance Armstrong
porte le maillot jaune sur le TOUR DE FRANCE, le 8 juillet 2004
Lance Armstrong , déchu à l'automne de ses sept titres au TOUR DE FRANCE, a reconnu s'être dopé dans une interview accordée à la présentatrice américaine Oprah Winfrey dans laquelle il a, selon elle, répondu aux questions que "les gens se posent à travers le monde".
Après une dizaine d'années de dénégations, l'ancien cycliste a reconnu qu'il a eu recours au dopage, selon une source proche du dossier, lors de cet entretien enregistré lundi dans un hôtel à Austin (Texas).
"Les questions les plus importantes que les gens se posent à travers le monde ont été posées et des réponses y ont été apportées", a déclaré mardi Oprah Winfrey, tout en restant évasive sur la teneur des propos d'Armstrong.
"Je l'ai trouvé réfléchi, sérieux. Je pense qu'il s'était bien préparé pour ce moment", a-t-elle ajouté, affirmant être "satisfaite" du résultat.
Le face à face de deux heures et demie, autour duquel le suspense est savamment entretenu, sera diffusé en deux parties jeudi et vendredi sur la chaîne de télévision d'Oprah Winfrey, OWN, et son site internet (www.own.tv).
Il s'agissait de la première interview du Texan de 41 ans depuis qu'il a été officiellement déchu en octobre 2012 de ses sept victoires consécutives sur le TOUR DE FRANCE (1999-2005) et radié à vie après que l'Agence américaine antidopage (Usada) l'eut accusé d'avoir activement participé au "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport" avec l'US Postal.
L'Agence mondiale antidopage (AMA) a encouragé l'Américain à partager les détails de ses activités avec les autorités antidopage.
© AFP/Charles Boisseau
Des journalistes attendent devant le domicile de Lance Armstrong
à Austin, au Texas, le 14 janvier 2013
"C'est seulement quand M. Armstrong fera une confession complète sous serment et racontera aux autorités antidopage tout ce qu'il sait qu'il pourra enclencher le processus de révision de sa suspension à vie", a dit le président de l'AMA David Howman, précisant que "l'AMA avait lu avec intérêt les articles des médias parlant d'une +confession+ télévisée faite par Lance Armstrong ".
L'Union cycliste internationale (UCI) a pris acte mardi "des affirmations selon lesquelles Lance Armstrong est passé aux aveux".
"Si ces affirmations se révélaient exactes, nous encouragerions fortement Lance Armstrong à témoigner devant la Commission indépendante qui enquête sur les allégations portées à l'encontre de l'UCI", a dit la Fédération.
Selon le New York Times, Armstrong serait prêt à témoigner contre des dirigeants de l'UCI, comme le Néerlandais Hein Verbruggen, son président de 1991 à 2005, et l'Irlandais Pat McQuaid, son successeur, ainsi que contre des dirigeants de l'US Postal mais pas contre d'anciens coureurs.
Même si leur nature exacte reste à confirmer, les aveux de l'ancien champion mettent fin à plus d'une décennie de démentis.
En juin 2012, quand l'Usada l'a mis en accusation, Armstrong expliquait encore: "Je ne me suis jamais dopé (...) J'ai fait du sport d'endurance pendant 25 ans sans pic de performance et passé près de 500 contrôles antidopage sans jamais avoir été contrôlé positif."
Depuis, il a été lourdement sanctionné par la justice sportive, a perdu la plupart de ses sponsors et a dû couper les ponts avec Livestrong, la fondation de lutte contre le cancer qu'il a créée en 1997 après avoir vaincu la maladie.
Les aveux de celui qui fut pendant sept ans l'impitoyable patron du peloton pourraient avoir des ramifications judiciaires et des implications financières.
Le gouvernement américain a notamment la possibilité d'engager des poursuites au civil comme au pénal à son encontre.
Au pénal, le gouvernement peut envisager de le poursuivre pour fraude (après les millions de dollars de fonds publics versés par l'US Postal pour financer son équipe), pour parjure (après des dénégations faites sous serment) en fonction des délais de prescription, ou encore pour obstruction à la justice.
Une source proche du dossier estime toutefois "qu'il n'y a aucun risque de poursuites pénales" et des experts interrogés par l'AFP pensent que le camp Armstrong a déjà pu avoir trouvé un terrain d'entente avec le gouvernement.
Sur le plan civil, le ministère de la Justice a jusqu'à jeudi pour se joindre à une plainte, déposée en 2010 par l'ancien coéquipier d'Armstrong Floyd Landis , pour récupérer l'argent public versé à l'US Postal.
Mais selon des médias américains, le Texan serait en négociations avec la Poste américaine pour rembourser une partie des sommes touchées.