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© AFP/Rogerio Barbosa
Lance Armstrong
, le 29 août 2012 lors du congrès mondial sur le cancer à Montréal, au Québec
Lance Armstrong n'a pas commenté les lourdes accusations de dopage le visant mais le septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE a concédé vendredi vivre des temps "difficiles", lors de ses premiers propos depuis le rapport le décrivant comme un tricheur et un intimidateur.
En dix jours, l'Américain a été officiellement accusé par l'Agence américaine antidopage (Usada) d'avoir joué un rôle majeur dans le "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport", a été lâché sans ménagement par des sponsors majeurs, dont Nike, et a démissionné de la présidence de sa fondation Livestrong.
"Ces deux dernières semaines ont été intéressantes, elles ont été difficiles pour moi et ma famille, mes amis et cette fondation", a déclaré Armstrong à Austin (Texas), où il a trouvé un peu de réconfort auprès des 1.500 invités du gala marquant les quinze ans de cette organisation de lutte contre le cancer qu'il a créée en 1997 après avoir vaincu la maladie.
Pendant cinq minutes d'un discours d'ouverture fermé à la presse mais mis en ligne sur YouTube, il a surtout parlé de la création de Livestrong, de sa croissance phénoménale, du soutien de ce qu'il a appelé son "équipe" et a soigneusement évité d'évoquer les nuages noirs qui menacent son horizon.
"Notre mission (de lutte contre le cancer) doit absolument se poursuivre. Merci pour votre soutien inestimable", a souligné Armstrong, qui a ajouté, comme s'il défiait le cancer autant que les autorités antidopage: "On ne nous arrêtera pas, nous continuerons à avancer et à servir les 28 millions de (malades du cancer) autour du monde qui ont besoin de nous."
La Fédération internationale de cyclisme (UCI) doit trancher lundi à Aigle (Suisse) sur le sort de l'Américain et de ses sept Tours de France (1999-2005).
Après une longue enquête, l'Usada l'a déjà radié à vie et privé de ses titres, après un rapport explosif débordant de témoignages accablants, mais seule l'UCI a la possibilité d'étendre ces sanctions au plan international.
"Cette mission est plus grande que moi"
Armstrong, 41 ans, a aussi souligné qu'on lui avait beaucoup demandé comment il allait ces derniers temps.
© AFP/Frederic J. Brown
L'acteur américain Sean Penn, le 19 octobre 2012 au gala de Livestrong à Austin, au Texas
"Je réponds: +ça a été mieux, ça a été pire", a-t-il dit devant un parterre incluant quelques vedettes, notamment les acteurs Sean Penn, Robin Williams et Ben Stiller et les chanteurs Norah Jones et Stephen Marley, fils de Bob Marley.
En conclusion, il a exhorté son audience à "prendre du bon temps". La soirée a permis de lever 2,5 millions de dollars selon Livestrong, qui a aussi indiqué qu'elle avait reçu 240.000 dollars de dons (184.000 euros) entre mercredi, le jour où Armstrong a démissionné et a été lâché par Nike, et vendredi.
Sean Penn a affirmé être venu pour soutenir autant Armstrong que sa fondation. "Bien sûr que Lance reste une source d'inspiration, a dit l'acteur américain. N'importe quelle personne qui regarde objectivement cette affaire serait hypocrite de penser le contraire".
Au fil des années, Livestrong a grandement contribué, au moins autant que ses succès sur le vélo, à l'aura internationale d'Armstrong, qui a quitté les pelotons en janvier 2011 pour se consacrer pleinement à une cause pour laquelle il a récolté des centaines de millions de dollars en quinze ans.
"Cette mission est plus grande que moi, plus grande que n'importe quel individu", a expliqué le Texan, citant Martin Luther King et son "espoir infini".
Mais les révélations sur le passé d'Armstrong ont considérablement assombri l'image du cyclisme, terni par d'incessantes affaires de dopage depuis 1998.
Le milieu cycliste a ainsi encore reçu un coup vendredi quand la banque néerlandaise Rabobank, sponsor d'une équipe de l'élite depuis 1996, s'est retirée des pelotons car ce sport est "malade jusqu'au plus haut niveau".
Le Néerlandais Hein Verbruggen, ancien président de l'UCI, a en effet été éclaboussé par les révélations de l'Usada.