Happy Birthday : |
© AFP/Getty Images
Des membres de l'Agence mondiale antidopage (AMA, dont son président John Fahey (2e d) le 11 février 2011 à Vancouver, au Canada
L'Agence mondiale antidopage (AMA) a insisté dimanche sur le fait que le monde du sport avait les moyens de faire tomber les tricheurs comme l'a montré la chute de Lance Armstrong qui a permis de donner raison des années plus tard à son ancien président Dick Pound.
En utilisant pleinement les pouvoirs offerts par le code mondial antidopage, l'enquête menée par l'Agence antidopage américaine (Usada) a abouti "à la preuve la plus complète et irréfutable de la culture du dopage dans le cyclisme et de l'imposture certainement la plus sophistiquée", a souligné le président de l'AMA John Fahey, lors de la réunion de son conseil de fondation.
"Cela montre que nous pouvons obtenir des résultats. Nous pouvons pousser les choses au point de démasquer les tricheurs", a déclaré l'ancien ministre australien à l'AFP.
Selon lui, les faits donnent désormais raison à son prédécesseur, Dick Pound, qui, du temps où il dirigeait l'Agence (1999-2007) avait à maintes reprises égratigné la star du peloton et l'Union cycliste internationale (UCI).
Or l'avocat canadien s'était vu rappeler à son devoir de réserve par le comité d'éthique du Comité international olympique (CIO) en 2006 et a eu droit à une plainte pour diffamation de l'UCI.
"Dick Pound se faisait entendre. Il a été poursuivi pour diffamation, selon mon opinion dans le but de le faire taire à cette époque", a déclaré John Fahey.
"Il a fait des déclarations qui, il n'y aucun doute aujourd'hui, étaient fondées. Je dois souligner qu'il a fait face à une plainte d'Armstrong au comité d'éthique du CIO dont il était membre. C'était injuste, si vous regardez cela avec le regard d'aujourd'hui", a souligné le président de l'AMA. "Il avait raison de prendre les positions qu'il a prises".
© AFP/Javier Soriano
Le cycliste Lance Armstrong
avec son maillot jaune en juillet 2005
Siègeant toujours au conseil de fondation, Dick Pound avait dimanche le beau rôle parmi ceux autour de la table contrairement à l'actuel président de l'UCI, Pat McQuaid, qui doit faire face à la tempête depuis plus d'un mois même s'il n'a pris la tête du cyclisme qu'après le septième Tour fini en jaune par Armstrong.
"C'est extrêmement embarrassant pour l'UCI que les personnes qui dirigeaient ce sport, qui voyaient tous les jours ces coureurs et ces équipes, ne semblaient pas détecter ce qui se passait. Et maintenant ils sont entre guillemets +choqués+", a estimé Dick Pound à l'AFP.
Pour lui, le CIO doit se montrer plus ferme: "Le CIO a très bien fait en amendant sa charte pour dire: vous devez vous conformer ou vous ne pouvez pas participer, mais ils sont réticents à utiliser ce pouvoir. Ils disent qu'on ne peut pas exclure le cyclisme, sinon qu'est-ce qu'il arrive à tous ces coureurs dans le monde qui ne se dopent pas?".
Selon le Canadien, il faut "de l'amour dur. C'est comme cela qu'on obtient leur attention: +ou vous faites le ménage, ou vous sortez des Jeux Olympiques+".
"Les gouvernements nationaux ont une immense responsabilité parce que c'est leur pays. Ils ont le pouvoir d'enquêter, ils ont le pouvoir de forcer des témoins à fournir des preuves etc, ce que les institutions sportives n'ont pas. Donc, on a vraiment besoin qu'ils le fassent", a-t-il aussi insisté.
Alors que les gouvernements ont refusé dimanche d'augmenter leurs contributions au budget de l'AMA, qui se retrouve ainsi gelé à 28 millions de dollars, Dick Pound trouve "frustrant" de voir leurs réprésentants dépenser l'équivalent de l'augmentation de 1% demandée dans les frais pour assister aux réunions.
"Nous avons toute la machinerie en place, toutes les structures, le système de 50-50 entre gouvernements et mouvement sportif, nous avons le code antidopage, et nous avons une convention (de l'Unesco sur le dopage dans le sport, ndlr). Il faut maintenant s'attaquer à la longue route devant nous si nous voulons réussir", a estimé le Canadien.