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© AFP/Joel Saget
Les coureurs du TOUR DE FRANCE le 22 juillet 2012 lors de l'arrivée sur les Champs Elysées à Paris
Pédaler, courir ou marcher en pleine nature sont des activités a priori inoffensives pour l'environnement... si l'on excepte les effets désastreux, notamment en termes de bilan carbone, des grand-messes comme le TOUR DE FRANCE cycliste ou le Marathon de New York.
C'est en 2009 que les nuisances écologiques liées à la Grande Boucle ont été mesurées pour la première fois. Mais pas en tonnes de gaz à effet de serre, unité de référence pour établir un bilan carbone que les organisateurs de la plus grande course cycliste au monde se sont toujours refusés à faire...
Non, ce qui avait choqué cette année là, ce sont les images des pentes du Ventoux (sud) transformées en décharge publique par 20 tonnes de déchets, au lendemain du passage de la caravane.
Depuis, les écologistes scrutent les efforts des organisateurs pour tenter de limiter l'impact des quelque 3.000 kilomètres de course, dont beaucoup traversent des sites protégés.
Sous leur pression, ASO, l'organisateur du Tour, a notamment "réduit le nombre d'accréditations de véhicules à 2200, contre 2500 auparavant, plafonné leur vitesse à 80 km/h, et installé des poubelles de tri sélectif", peut-on lire dans son succinct document développement durable.
Depuis deux ans, le Tour a par ailleurs étendu sa collaboration avec l'Agence régionale Midi-Pyrénées pour le développement durable (ARPE) à toutes les étapes de montagne, afin d'éviter un nouveau "Ventoux 2009", via la distribution de sacs de ramassage des déchets.
TOUR DE FRANCE: 16 millions d'objets publicitaires
Service minimum cependant pour ASO côté vélo, qui s'est à l'inverse engagée à compenser financièrement une partie de l'empreinte carbone du Paris-Dakar, son autre épreuve phare, moins polluante mais à l'image écologiquement déplorable.
Sur la Grande Boucle, le point noir incompressible reste l'afflux d'une douzaine de millions de spectateurs au bord des routes durant trois semaines de course, le plus souvent en voiture ou camping-car, pour voir les coureurs et cueillir les quelque 16 millions d'objets publicitaires déversés par les véhicules suiveurs. Un déferlement dramatique en termes de pollution et de respect de la biodiversité dans les zones de montagne qui ont la faveur du public.
© AFP/Timothy A. Clary
La ligne d'arrivée du Marathon de New York le 2 novembre 2012 à Central Park
Dans ces conditions, ce sont souvent les équipes cyclistes qui prennent leurs responsabilités. La Française des Jeux par exemple compense son empreinte carbone en finançant des projets en faveur de l'environnement et s'est engagée à réduire ses émissions.
Sport à l'image saine, la course à pied peut également devenir délétère lorsqu'elle est pratiquée en masse. Avec ses 47.000 participants en 2011, le marathon de New York a généré près de 50 tonnes de déchets mais surtout attiré 20.000 coureurs du pays et du monde entier. Tous ou presque venus en avion, le moyen de transport le plus polluant...
"Sur une compétition auto, les dizaines de milliers de spectateurs polluent plus que les voitures de course", souligne Edouard Donnelly, expert en développement durable au cabinet de gestion de projets sportifs Keneo, pour qui "entre une course automobile et une étape du TOUR DE FRANCE, il n'y a pas de différence".