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© AFP/Franck Fife
Lance Armstrong
le 8 juin 2003 à Villars-de-Lans avant le départ du critérium du Dauphiné
Le gouvernement américain devrait se joindre à la plainte pour fraude visant Lance Armstrong déposée par son ex coéquipier Floyd Landis , a estimé dimanche le président de l'Agence américaine antidopage (Usada) Travis Tygart dans l'émission "60 minutes" sur CBS.
Le patron de la lutte antidopage aux Etats-Unis a également déploré qu'Armstrong, déchu de ses sept Tours de France (1999-2005) et radié à vie en octobre, a "exonéré" la Fédération internationale de cyclisme (UCI) durant ses aveux de dopage, diffusés à la télévision il y a dix jours.
"Le gouvernement devrait se joindre à la plainte (de Landis), a estimé Travis Tygart. J'ai été surpris quand l'enquête fédérale (visant Armstrong et l'équipe US Postal) a été refermée (en février 2012) malgré les mêmes éléments que nous avons ensuite recueillis et je serais sous le choc si le ministère de la Justice ne se joignait pas à cette plainte. Je pense que c'est à un jury de décider si les dizaines de millions de dollars d'argent public utilisés par Lance Armstrong et ses associés (de l'US Postal) devraient être remboursés."
Si l'ancien cycliste est reconnu coupable d'avoir trompé le gouvernement en camouflant un programme de dopage au sein de l'équipe US Postal, il s'expose à devoir rembourser environ 90 millions de dollars, c'est à dire trois fois la somme que le gouvernement aurait versée à la formation cycliste.
Le recours civil de Landis s'appuie sur la Loi américaine sur les fausses déclarations, qui autorise un particulier à poursuivre une personne ou une entreprise pour avoir trompé le gouvernement fédéral en échange de pouvoir toucher entre 15 et 30% de la somme récupérée par les pouvoirs publics.
"L'escroquerie d'Armstrong"
© AFP/Mark Wilson
Le président de l'Usada Travis Tygart, le 3 février 2010 à Washington
Pour Tygart, Armstrong a également été clément envers l'UCI lors de ses aveux devant Oprah Winfrey.
"En gros, il a exonéré l'UCI. Selon nos informations et selon les preuves, la situation est différente (de ce qu'Armstrong a dit sur l'UCI), a expliqué le président de l'Usada. Je pense que le rôle joué par l'UCI dans l'escroquerie d'Armstrong est bien plus important qu'il n'a voulu l'admettre."
Selon la presse américaine, l'Américain ne se présentera pas devant l'Usada d'ici au 6 février, date butoir fixée par Tygart pour qu'il vienne témoigner sous serment devant son agence en échange d'une possible réduction à huit ans de sa suspension à vie. Armstrong serait en effet plus enclin à se livrer devant l'UCI et sa commission "vérité et réconciliation" que devant l'Usada, qui l'a mis à genoux après une traque de plus de deux ans.
Dans des passages de l'émission publiés dès vendredi, Tygart a aussi affirmé qu'Armstrong avait menti plusieurs fois lors de ses aveux, notamment en niant s'être dopé lors de son retour à la compétition en 2009 et 2010.
Selon le président de l'Usada, le Texan de 41 ans cherche à se protéger de possibles poursuites pénales. S'ils étaient avérés, des faits remontant à 2009 ne seraient pas encore prescrits et Armstrong "pourrait être poursuivi pour avoir conspiré et commis une fraude (aux dépens du gouvernement américain)".
Travis Tygart a également expliqué à CBS qu'Armstrong avait bien forcé ses coéquipiers à se doper et que le Texan n'était pas au même niveau de dopage que les autres coureurs mais à un "tout autre niveau".