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© AFP/Franck Fife
Lance Armstrong
le 8 juin 2003 à Villars-de-Lans avant le départ du critérium du Dauphiné
Travis Tygart, président de l'Agence américaine antidopage (Usada), a affirmé que Lance Armstrong avait menti lors de ses aveux de dopage devant Oprah Winfrey et a laissé jusqu'au 6 février à l'ancien cycliste pour venir dire toute la vérité sous serment.
Tygart a confié à l'émission "60 minutes", qui sera diffusée dimanche sur CBS mais dont des passages ont été publiés vendredi, qu'Armstrong avait menti plusieurs fois lors de sa confession télévisée la semaine dernière, notamment en niant s'être dopé lors de son retour à la compétition en 2009 et 2010.
Pour l'homme qui a fait déboulonner le mythe Armstrong, le Texan de 41 ans n'a pas voulu s'exposer à des poursuites pénales aux Etats-Unis car les faits remontant à 2009 ne sont pas encore prescrits.
"D'après ses tests sanguins de 2009, 2010, il y a une chance sur un million que (les variations de ses valeurs) soient dues à autre chose que le dopage", a assuré Tygart, qui a dans l'ensemble défendu les conclusions établies par l'Usada dans le rapport explosif qui a servi à priver Armstrong de presque tous ses titres, dont ses sept victoires au TOUR DE FRANCE (1999-2005).
Bradley Wiggins , vainqueur cet été de la Grand Boucle, a récemment traité Armstrong de "salaud de menteur" (sic) pour son démenti sur cette période.
"Au contrôle antidopage au sommet du Mont Ventoux (dans le Tour 2009), ce n'était pas le même coureur que j'avais vu à l'arrivée de Verbier une semaine auparavant", a jugé le Britannique.
Tygart a indiqué à CBS qu'il avait fixé la date butoir du 6 février à l'ancien cycliste américain pour qu'il vienne s'expliquer sous serment devant les autorités antidopage en échange d'une possible réduction à huit ans de la suspension à vie qui l'empêche de prendre part à des compétitions sportives.
"C'était le boss"
L'Américain a confié que même s'il brûlait d'envie de refaire des courses, en course à pied ou triathlon, il ne pensait pas obtenir une telle réduction, signe qu'il n'est peut-être pas prêt à tout dire aux instances antidopage.
Mais Armstrong participerait volontiers, s'il était invité, à un programme "vérité et réconciliation" dans lequel les coureurs pourraient laver leur linge sale en famille sans avoir peur des représailles de la justice sportive.
© AFP/Mark Wilson
Le président de l'Usada Travis Tygart, le 3 février 2010 à Washington
La Fédération internationale (UCI) s'est rangée vendredi à cette idée défendue par l'Agence mondiale antidopage (Ama) et l'Usada.
"C'est le meilleur moyen de comprendre la culture du dopage et de mettre les choses à plat afin de pouvoir aller de l'avant", a déclaré Pat McQuaid, président d'une organisation soupçonnée, notamment par Tygart, d'avoir été bienveillante avec l'Américain au temps de sa splendeur.
Le président de l'Usada a expliqué à CBS qu'Armstrong avait bien forcé ses coéquipiers à se doper, contrairement à ce qu'il a dit lors de ses aveux.
"C'était le boss, il est clair qu'Armstrong était un des meneurs d'une conspiration qui a permis de tromper des millions de fans et ses concurrents en utilisant des dizaines de millions de dollars provenant du contribuable."
Pour le président de l'Usada, le Texan n'était pas au même niveau de dopage que les autres coureurs mais à un "tout autre niveau". "Il avait un accès à des informations privilégiées, comment les contrôles fonctionnaient, quels tests allaient être utilisés et à quel moment, un accès spécial au laboratoire. "
Tygart a par ailleurs maintenu qu'Armstrong avait voulu effectuer, par le biais d'une personne qui est "toujours un de ses plus proches collaborateurs", un don d'environ 250.000 dollars à l'Usada en 2004.