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© AFP/George Burns
Photo fournie le 15 janvier 2013 par la chaîne d'Oprah Winfrey OWN montrant la présentatrice s'entretenant avec Lance Armstrong
à Austin, le 14 janvier 2013
Admirateurs et détracteurs de Lance Armstrong s'apprêtent à découvrir la teneur et l'épaisseur des aveux de dopage du roi déchu du cyclisme, lors d'une confession télévisée dont la première partie doit être diffusée jeudi aux Etats-Unis.
La célèbre animatrice américaine Oprah Winfrey a confié qu'Armstrong avait confessé son passé de dopé, lundi lors de l'enregistrement de leur face-à-face, mais sans détailler les mots employés par le Texan de 41 ans.
+Oprah+, dont beaucoup doutent qu'elle ait su pousser son invité dans ses retranchements, a expliqué qu'un Armstrong "avenant" avait répondu aux questions que "les gens se posent à travers le monde" et s'est déclarée "surprise" par la manière dont l'ancien cycliste avait avoué devant sa caméra.
"Les gens détermineront eux-mêmes s'il était contrit ou pas", a-t-elle dit.
© AFP/Joel Saget
Lance Armstrong
et le président de l'UCI Hein Verbruggen sur le podium de la 16e étape du 89e TOUR DE FRANCE, le 24 juillet 2002 à La Plagne
Selon une source anonyme citée mercredi par le New York Times, Armstrong a "versé des larmes" durant l'enregistrement, alors que d'après une source anonyme du New York Daily News, le Texan ne s'est pas montré repentant mais a concédé qu'il avait tenté de dénigrer des personnes qui refusaient de fermer les yeux.
L'Américain s'est expliqué si longuement -2h30- dans un hôtel d'Austin (Texas), la ville où il réside, que la production a décidé d'étaler la diffusion sur deux soirées, jeudi et vendredi à 21h00 (vendredi et samedi à 02h00 GMT), sur la chaîne de l'animatrice (OWN) aux Etats-Unis et sur son site internet (oprah.com).
Il s'agit de la première interview d'Armstrong depuis qu'il a été privé en octobre de ses sept victoires sur le TOUR DE FRANCE (1999-2005) et radié à vie.
Complicités
Même si le public espère en savoir plus sur sa participation à ce que l'Agence antidopage américaine (Usada) a qualifié de "programme de dopage le plus sophistiqué, professionnalisé et fructueux de l'histoire du sport", il n'est pas certain que l'ex-leader de l'US Postal fasse son grand déballage.
Il n'y a que peu de chance d'entendre Armstrong décrypter devant +Oprah+ les programmes de préparation de l'Italien Michele Ferrari, décrire le contenu de son réfrigérateur avant les grands rendez-vous ou évoquer la pression psychologique mise sur certains de ses coéquipiers pour qu'ils se dopent.
© AFP/Rogerio Barbosa
Lance Armstrong
le 29 août 2013 aux Etats-Unis
Il devrait en effet réserver la primeur des détails aux autorités antidopage, avec lesquelles il pourrait collaborer afin d'obtenir une réduction de la suspension à vie qui l'empêche de faire de la compétition, notamment en triathlon.
L'Agence mondiale antidopage (AMA) l'a d'ailleurs encouragé mardi à expliquer sous serment comment il avait pu déjouer les contrôles aussi longtemps, et avec quelles complicités.
Selon le New York Times, le Texan serait notamment prêt à faire tomber avec lui l'ancien président de l'Union cycliste internationale (UCI), Hein Verbruggen, et son dirigeant actuel Pat McQuaid, ainsi que des dirigeants de l'US Postal, mais pas des coureurs. Il rappellera toutefois très probablement à Oprah Winfrey qu'il n'était pas le seul à se doper dans le peloton à cette époque.
"Honnête et franc"
En plus de sa confession, qui intervient après presque une quinzaine d'années de farouches dénégations, les millions de malades du cancer et d'amoureux du cyclisme qui ont cru à son histoire aimeraient peut-être entendre leur idole déchue prononcer quelques mots d'excuses.
Armstrong, avant d'enregistrer ses aveux, est d'ailleurs allé demander pardon aux salariés de Livestrong, la fondation de lutte contre le cancer qu'il a créée en 1997 après avoir vaincu la maladie mais avec laquelle il a dû couper les ponts cet automne, au plus fort de la tempête qui l'a emporté.
Livestrong, qui a hâte de tourner la page sur cette affaire, espère entendre un Lance Armstrong "complètement honnête et franc" face à "Oprah".
En fonction de la teneur de sa confession, Armstrong s'expose à des risques de poursuites qui pourraient lui coûter cher.
Sommé de rendre ses primes de victoire, menacé de deux procès au civil pour des sommes qui au total dépasseraient 10 millions d'euros, l'Américain pourrait être assailli par d'anciens parraineurs estimant avoir été dupés.
Mais des experts estiment qu'Armstrong, dont la fortune flirterait avec les 100 millions d'euros, a peut-être déjà conclu des accords à l'amiable, notamment avec le gouvernement américain pour éviter des poursuites pénales.