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© AFP/Franck Fife
Lance Armstrong
(d) aux côtés du président de l'UCI de l'époque, Hein Verbruggen, le 5 mars 2003 à Paris
Avant de finir par avouer une pratique pour laquelle il a été condamné à l'automne dernier, Lance Armstrong a opposé un mur d'arrogance à tous ceux qui l'accusaient directement de dopage ou émettaient seulement des interrogations sur l'authenticité de ses performances.
Dès son premier maillot jaune du TOUR DE FRANCE, la domination outrancière du Texan a suscité les doutes.
"L'étonnement, la stupéfaction, l'admiration. Et l'inévitable suspicion qui rôde autour de toute performance exceptionnelle. Armstrong a provoqué toutes sortes de sentiments en distançant au train -au train !- les meilleurs grimpeurs du TOUR DE FRANCE dans la montée vers Sestrières", écrivait l'AFP le 13 juillet 1999 au soir de son premier récital en montagne, prélude à une interminable (et accablante) série.
En l'absence de preuves, l'Américain, tantôt narquois, tantôt hautain, a eu beau jeu de qualifier ses contempteurs d'aigris. "A ceux qui ne croient pas dans le cyclisme, aux cyniques ou aux sceptiques, je dirai: +je suis navré que vous ne puissiez pas croire aux miracles, ce sont une course et un sport sensationnels+", provoquait-il à l'arrivée du TOUR DE FRANCE, le 24 juillet 2005, après son septième succès et avant sa première retraite.
Bush et les médias américains
Durant toutes ces années, Armstrong a insisté sur le nationalisme, vrai ou supposé, des Français incapables d'admettre sa supériorité sans le dénigrer. Tant de la part de journalistes censés être animés par la rancoeur que d'une partie (très) minoritaire du public qui est allé parfois jusqu'à le siffler, un affront rarissime pour un maillot jaune.
© AFP/Paolo Cocco
Lance Armstrong
après l'arrivéez de la 15e étape du TOUR DE FRANCE 2003 le 21 juillet 2003 à Luz-Ardiden
"J'étais accablé par les accusations ahurissantes que la presse française portait contre moi", écrivait-il dans son autobiographie ("Il n'y a pas que le vélo dans la vie") parue en 2000, à propos de sa première victoire dans le Tour. "Je n'avais absolument rien à cacher".
La quasi-totalité des médias américains lui a longtemps emboîté le pas. Les Français "n'ont jamais pu accepter que leur sport favori soit dominé par un Américain, un survivant du cancer", estimait ainsi USA Today en août 2005, quelques semaines après l'éloge dithyrambique prononcé par George W. Bush.
"Notre pays et le monde entier sont incroyablement fiers de vous", avait dit à Armstrong le président des Etats-Unis en qualifiant sa septième victoire dans le Tour de... "grand triomphe de l'esprit humain".
"Je ne marche pas aux rumeurs"
Tout au long de la seconde partie de sa carrière, après sa guérison d'un cancer diagnostiqué à l'automne 1996, Armstrong a suivi la même ligne de défense sur le sujet du dopage. En substance, je suis archi-contrôlé (plus de 500 fois, a-t-il affirmé sans que ce nombre puisse être vérifié) et je suis négatif à tous ces tests.
Cette assertion lui a permis de refermer à chaque fois le dossier, sans réel dommage, lors des conférences de presse qui ont scandé chaque année ses campagnes victorieuses du TOUR DE FRANCE le mois de juillet venu.
Dès son premier maillot jaune du TOUR DE FRANCE, la domination outrancière du Texan a suscité les doutesMalgré les inévitables doutes, public et médias ont dû s'en contenter. Que pouvaient-ils faire d'autre ?
Lors de la première victoire d'Armstrong dans le Tour (1999), la ministre de la Jeunesse et des Sports française de l'époque, Marie-George Buffet, dont l'engagement dans la lutte antidopage a été reconnu par tous, avait dû s'en tenir, elle aussi, au constat. Interrogée par l'AFP, elle répondait: "Je ne marche pas à la suspicion ou aux rumeurs. Les trois hommes qui sont sur le podium n'ont pas été contrôlés positif. Je respecte ce vainqueur et ce podium."