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© AFP/Frederic J. Brown
Lance Armstrong
en marge d'une course caritative organisée par Livestrong, le 1er octobre 2012 à Austin.
Lance Armstrong va devoir affronter le gouvernement américain dans un combat judiciaire qui pourrait lui coûter sa fortune, jusqu'à 90 millions de dollars, alors que l'ex cycliste déchu pour dopage est déjà traîné en justice par une société d'assurances et un journal.
L'ex-septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE (1999-2005) a gravi de nombreux cols durant sa carrière mais ce défi-là relève de la très haute montagne: le ministère américain de la Justice a décidé vendredi de se joindre à la plainte pour fraude déposée contre lui en 2010 par son ex-coéquipier Floyd Landis .
"Ce procès est destiné à aider l'US Postal Service à récupérer les dizaines de millions de dollars qu'il a versées à (l'équipe cycliste d'Armstrong) pendant des années de promesses non tenues. Dans le climat économique actuel, l'USPS ne peut pas permettre à Lance Armstrong et aux autres accusés de s'éclipser avec des dizaines de millions de dollars illégitimement acquis", indique le ministère de la Justice dans un communiqué.
Selon le gouvernement américain, l'USPS a été sponsor de l'équipe cycliste de 1996 à 2004 et a notamment versé 31 millions de dollars entre 2001 et 2004.
La plainte au civil déposée par Landis, ex équipier d'Armstrong à l'US Postal, devant un tribunal fédéral à Washington affirme que le Texan, son ancien directeur sportif belge Johan Bruyneel et Tailwind, société propriétaire de l'équipe, ont trompé le gouvernement américain en utilisant de l'argent public pour financer notamment un programme de dopage au sein de l'US Postal.
Landis, ruiné par de longues années passées à nier le contrôle antidopage positif qui lui a coûté sa victoire sur le TOUR DE FRANCE 2006, a déposé sa plainte après ses propres aveux de dopage, au printemps 2010, bien avant qu'Armstrong soit déchu en octobre dernier de l'essentiel de ses titres, soit radié à vie pour dopage et ne passe lui aussi aux aveux en janvier.
Le camp Armstrong s'est borné à dire vendredi que les négociations pour un arrangement à l'amiable avec le gouvernement avaient échoué.
"Lance et ses avocats ont travaillé de manière constructive avec des magistrats fédéraux pour résoudre cette affaire de manière juste mais ces pourparlers ont buté sur le fait de savoir si l'USPS avait subi un préjudice", a expliqué l'avocat Robert Luskin, qui estime que l'USPS a profité via son partenariat de retombées financières bien supérieures aux dépenses engagées.
Si le Texan est reconnu coupable, le gouvernement peut espérer récupérer jusqu'à trois fois la somme en question et Landis peut toucher jusqu'à 25% pour son rôle clé dans la dénonciation. De quoi le sortir de ses ennuis financiers.
Une condamnation à la sanction maximale équivaudrait presque à la ruine pour Armstrong, dont la fortune est estimée à 100 millions de dollars mais qui a été lâché par tous ses partenaires financiers pendant le scandale à l'automne.
L'Américain est déjà poursuivi en justice aux Etats-Unis par l'assureur SCA Promotions, qui lui réclame le remboursement de 12 millions de dollars versés après un litige commercial en 2005, et en Grande-Bretagne par l'hebdomadaire The Sunday Times, qui exige 1,2 million d'euros pour compenser un accord financier conclu en 2006 à la suite d'une plainte en diffamation d'Armstrong.
Sur le plan de la justice sportive, Armstrong vient de claquer la porte au nez de l'Agence américaine antidopage (Usada), qui voulait l'entendre aborder sous serment les détails de son programme de dopage, ce qu'il s'était gardé de faire lors de ses aveux de dopage télévisés devant l'animatrice Oprah Winfrey.
En échange de sa collaboration, le champion du monde 1993, un des rares titres qui lui reste, pouvait voir réduite à huit ans sa suspension à vie.