Happy Birthday : |
© AFP/Frederic J. Brown
Lance Armstrong
en marge d'une course caritative organisée par Livestrong, le 1er octobre 2012 à Austin.
Lance Armstrong , déjà poursuivi en justice par une société d'assurances et un journal depuis ses aveux de dopage, se trouve maintenant entraîné par le gouvernement américain dans un processus judiciaire qui pourrait lui coûter sa fortune, jusqu'à 90 millions de dollars.
L'ex-septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE (1999-2005) a gravi de nombreux cols durant sa carrière mais ce défi-là relève de la très haute montagne: le ministère américain de la Justice a décidé vendredi de se joindre à la plainte pour fraude déposée contre lui en 2010 par son ex-coéquipier Floyd Landis .
Selon plusieurs médias américains, le parquet général devait officiellement s'associer vendredi à cette plainte auprès d'un tribunal fédéral à Washington.
Le camp Armstrong n'a pas directement confirmé la tournure des événements mais a indiqué vendredi que les négociations pour un arrangement à l'amiable entre le gouvernement et le Texan de 41 ans avaient bien échoué.
"Lance et ses avocats ont travaillé de manière constructive avec des magistrats fédéraux pour résoudre cette affaire de manière juste mais ces pourparlers ont buté sur le fait de savoir si l'US Postal Service avait subi un préjudice", a expliqué Robert Luskin, un avocat de l'ex-cycliste.
Au coeur du problème se trouve les quelque 30 millions de dollars d'argent public versés via l'US Postal Service, le service postal américain, à l'équipe éponyme avec laquelle Armstrong a malhonnêtement dominé le cyclisme.
Selon Landis, ruiné par de longues années passées à nier le contrôle antidopage positif qui lui a coûté sa victoire sur le TOUR DE FRANCE 2006, Armstrong a trompé l'Etat fédéral en utilisant de l'argent public pour financer notamment un programme de dopage au sein de l'US Postal.
Landis a déposé sa plainte après ses propres aveux de dopage, au printemps 2010, bien avant qu'Armstrong soit déchu en octobre dernier de l'essentiel de ses titres, soit radié à vie pour dopage et ne passe lui aussi aux aveux en janvier.
Si le Texan est reconnu coupable, le gouvernement peut espérer récupérer jusqu'à trois fois la somme en question et Landis peut toucher jusqu'à 25% pour son rôle clé dans la dénonciation. De quoi le sortir de ses ennuis financiers.
Une condamnation à la sanction maximale équivaudrait presque à la ruine pour Armstrong, dont la fortune est estimée à 100 millions de dollars mais qui a été lâché par tous ses partenaires financiers pendant le scandale à l'automne.
L'Américain est déjà poursuivi en justice aux Etats-Unis par l'assureur SCA Promotions, qui lui réclame le remboursement de 12 millions de dollars versés après un litige commercial en 2005, et en Grande-Bretagne par l'hebdomadaire The Sunday Times, qui exige 1,2 million d'euros pour compenser un accord financier conclu en 2006 à la suite d'une plainte en diffamation d'Armstrong.
La justice pénale pourrait également avoir affaire, à terme, avec l'ancien boss du peloton, qui serait l'objet d'une enquête fédérale, par une agence pouvant être la Food and Drug administration (FDA), pour "obstruction à la justice, subornation de témoins et intimidation".
Sur le plan de la justice sportive, Armstrong vient de claquer la porte au nez de l'Agence américaine antidopage (Usada), qui voulait l'entendre aborder sous serment les détails de son programme de dopage, ce qu'il s'était gardé de faire lors de ses aveux de dopage télévisés devant l'animatrice Oprah Winfrey.
En échange de sa collaboration, le champion du monde 1993, un des rares titres qui lui reste, pouvait voir réduite à huit ans sa suspension à vie.