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© AFP/George Burns
Photo de l'entretien entre l'ancien champion Lance Armstrong
(g) et la journaliste Oprah Winfrey, le 15 janvier 2013 sur la chaîne OWN
Lance Armstrong a confié que la compétition lui manquait terriblement, vendredi dans la dernière partie de son entretien télévisé avec Oprah Winfrey, mais il a semblé évident qu'il n'était pas prêt à tout dire sur son passé de dopé.
Le roi déchu du peloton a laissé poindre un peu d'émotion et de fragilité, contrairement à ses froids aveux la veille, quand il a évoqué la peine causée à sa famille et la rupture douloureuse avec Livestrong, "son sixième enfant".
Privé de l'essentiel de ses titres, dont ses sept victoires au TOUR DE FRANCE (1999-2005), l'Américain a comparé sa radiation à vie du sport de compétition à "une peine de mort" qu'il n'est "pas sûr de mériter".
Cette sanction l'empêche de reprendre le sport de compétition alors qu'il en brûle d'envie.
"C'est ce que j'ai fait toute ma vie, a-t-il dit. J'adore m'entraîner, courir, être sur une ligne de départ. Il y a plein d'autres choses que le TOUR DE FRANCE. J'adorerais faire le marathon de Chicago à 50 ans."
Si l'Américain collabore étroitement avec les autorités antidopage, il pourra bénéficier d'une réduction de sa suspension à vie, avec un plancher minimum de huit ans. Il aura alors 49 ans et se préparera à courir à Chicago.
"Mais je ne crois pas que ça se passera comme ça", a-t-il dit à propos d'un allégement de peine, laissant entendre qu'il n'était peut-être pas prêt à aller jusqu'au bout des confessions que les instances aimeraient l'entendre formuler.
Il a nié en bloc avoir voulu corrompre l'Agence américaine antidopage (Usada) avec un don de 250.000 dollars en 2004, comme le soutient son patron Travis Tygart, l'homme responsable de sa spectaculaire dégringolade.
"En ruines"
Après une première sortie surtout perçue comme un exercice de communication bien calculé, de nombreuses questions restaient en suspens. Avec qui et comment a-t-il agit? La seconde partie de l'émission, portée sur l'humain, fonds de commerce habituel d'+Oprah+, n'aidera pas à résoudre ce puzzle.
© AFP/Joel Saget
Lance Armstrong
le 23 juillet 2009 à Annecy lors d'une épreuve du TOUR DE FRANCE
En plus de deux heures d'émission, Armstrong n'aura donc pratiquement rien lâché, sauf l'essentiel: son histoire de survivant du cancer vainqueur à sept reprises de la plus prestigieuse course du monde n'était qu'un "gros mensonge".
Se doper avant une course était aussi normal que de "gonfler ses pneus" ou "mettre de l'eau dans son bidon".
Mais il est arrivé le moment où il a fallu tout expliquer à sa famille. Son ex-épouse Kristin savait mais leur aîné Luke, 13 ans, ne lui avait jamais rien demandé. La mère d'Armstrong, qui l'a élevé seule, est "en ruines".
Armstrong, yeux embués et gorge nouée, a affirmé à +Oprah+ avoir dit à son premier fils: "Ne me défends plus désormais."
"Je n'aime pas ce gars"
Le Texan a confié sa "honte": "Je suis profondément désolé. Je peux dire ça des milliers de fois mais ça ne sera sans doute pas suffisant."
"C'est l'histoire d'un gars qui se sentait invincible, qui entendait qu'il l'était et qui le croyait profondément, a-t-il admis. Je n'aime pas ce gars."
Pour la deuxième fois de sa vie, après son cancer, il "ne contrôle pas l'issue" de son histoire. Il se reconstruit en consultant un psychologue.
Il a parlé des millions de malades du cancer auxquels il a menti et avoué qu'il a "touché le fond" dans sa chute quand la Fondation Livestrong l'a appelé pour lui demander de couper les ponts pour de bon.
Le jour où ses parraineurs ont quitté le navire, "ce sont 75 millions de dollars qui sont partis en fumée": "J'ai perdu tous mes futurs revenus."
Même s'il pèserait autour des 100 millions de dollars, le Texan a besoin d'argent s'il veut se prémunir de possibles poursuites judiciaires en nouant des accords financiers avec les plaignants, pratique courante aux Etats-Unis.
Il est déjà menacé de deux procès (par l'hebdomadaire Sunday Times et l'assureur SCA Promotions), pour des sommes conséquentes, et doit rembourser les primes de course touchées pendant son règne malhonnête.
Et le ministère de la Justice a la possibilité de se joindre à une plainte, déposée en 2010 par son ancien coéquipier Floyd Landis , visant à récupérer l'argent public versé par l'US Postal (la poste américaine) à l'équipe éponyme.