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© AFP/Frederic J. Brown
Lance Armstrong
en marge d'une course caritative organisée par Livestrong, le 1er octobre 2012 à Austin.
Lance Armstrong a brutalement claqué la porte au nez de l'Agence américaine antidopage mercredi alors que l'Usada pensait que l'ex-septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE l'avait entrouverte pour venir se confier dans l'espoir de voir sa suspension à vie réduite.
"Pour plusieurs raisons, Lance ne participera pas aux efforts de l'Usada d'effectuer des poursuites sélectives aux Etats-Unis qui ne font que diaboliser certains individus tout en n'abordant pas les 95% du sport (cycliste) qui ne sont pas sous sa juridiction", a indiqué l'avocat Tim Herman dans un communiqué visiblement transmis à la presse sans informer l'Usada au préalable.
L'ancien cycliste américain avait jusqu'à mercredi, date limite fixée unilatéralement par l'Usada, pour accepter de fournir sous serment à l'Agence américaine les détails de ses activités, ce qu'il s'était gardé de faire lors de ses aveux de dopage télévisés devant l'animatrice Oprah Winfrey, mi-janvier.
L'Usada a été prompte à réagir, par le biais d'un communiqué de son président Travis Tygart, devenu l'ennemi intime d'Armstrong.
"Nous apprenons aujourd'hui par la presse que M. Armstrong a choisi de ne pas saisir l'occasion de venir honnêtement participer aux efforts de redressement de son sport", a ainsi indiqué Tygart.
L'Usada entend poursuivre son travail en collaborant étroitement avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) et d'autres autorités internationales "appropriées et sérieuses". Des mots qui sonnent comme une nouvelle pierre jetée dans le jardin de la Fédération internationale (UCI), lourdement soupçonnée par l'Usada d'avoir couvert Armstrong au temps de sa splendeur.
"Ces dernières semaines, Lance Armstrong nous avait amené à croire qu'il voulait venir nous aider mais qu'il était préoccupé par la possibilité de possibles répercussions judiciaires au plan pénal et civil", a aussi expliqué M. Tygart, qui avait d'ailleurs accordé un délai supplémentaire au Texan de 41 ans après avoir initialement fixé au 6 février la date butoir.
C'est sur la base d'une enquête de l'Usada qu'Armstrong a en octobre été déchu de l'essentiel de ses titres et radié à vie.
L'Usada misait sur son appétit de compétition, encore copieux, pour qu'il collabore en échange d'une réduction à huit ans de sa suspension à vie.
S'il refuse de se prêter au jeu de Travis Tygart, l'homme qui a précipité sa spectaculaire chute en grâce, Armstrong est prêt à entrer dans les détails dans un autre cadre que celui de l'Agence américaine antidopage.
Selon le communiqué, l'Américain sera ainsi "le premier à passer la porte d'un tribunal international dont le rôle serait d'aborder dans sa globalité le cyclisme professionnel, sport presque entièrement européen, et une fois à l'intérieur (de ce tribunal), il répondra à toutes les questions".
"Nous espérons qu'un effort international va voir le jour et nous ferons tout ce que nous pouvons pour que ça soit le cas", ajoute même l'avocat, qui fait probablement allusion à un dispositif de type "vérité et réconciliation".
Mais cette commission ne semble pas prête de voir le jour car UCI et l'AMA n'arrivent pas à s'entendre.
Sur le front judiciaire, Armstrong se trouve face à une plainte en justice de l'assureur américain SCA Promotions, qui veut obtenir le remboursement de 12 millions de dollars versés au cycliste après un litige commercial en 2005.
Armstrong fait déjà face à une plainte en Grande-Bretagne de l'hebdomadaire The Sunday Times, qui lui réclame en justice 1,2 million d'euros.
La justice pénale pourrait également avoir affaire, à terme, avec l'ancien boss du peloton. Il serait d'ailleurs l'objet d'une enquête fédérale, pour "obstruction à la justice, subornation de témoins et intimidation".