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© AFP/Justin Sullivan
Un T-shirt de la fondation Livestrong frappé du logo de Nike, sur fond de portrait du cycliste américain Lance Armstrong
, le 15 mai 2009 à San Francisco.
Lance Armstrong est de plus en plus seul: lâché mercredi par l'un de ses plus solides soutiens, l'équipementier Nike, et par un autre sponsor, le brasseur Anheuser-Busch, il a aussi démissionné de la présidence de Livestrong, sa fondation de lutte contre le cancer.
Une semaine après le rapport accablant de l'Agence américaine antidopage (Usada), qui a détaillé son rôle dans "le programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport", l'Américain de 41 ans, retraité depuis début 2011, a annoncé qu'il prenait du champ avec Livestrong, l'association caritative qu'il avait fondée en 1997 sous le nom de " Lance Armstrong Fondation" après avoir vaincu un cancer.
Quelques minutes après, Nike, fidèle allié d'Armstrong depuis 1996, l'année où il a appris sa maladie, a coupé les ponts avec le Texan dans un communiqué lapidaire, en raison de "preuves apparemment rédhibitoires sur le fait qu'il s'est dopé et a trompé Nike pendant plus de dix ans".
Nike faisait pourtant encore confiance à Armstrong il y a une semaine quand l'Usada a publié son rapport explosif, fondé notamment sur les témoignages sous serment de 26 personnes, dont 11 anciens coéquipiers de l'Américain.
Porte-drapeau
L'Agence y dépeint Armstrong sous un jour noir, l'accusant de s'être dopé sous de multiples formes durant l'essentiel de sa carrière, notamment lors de ses sept victoires sur le TOUR DE FRANCE (1999-2005), d'avoir détenu et fourni des produits dopants et d'avoir encouragé ses coéquipiers à se doper.
Un autre sponsor a fait défection mercredi: le brasseur Anheuser-Busch a annoncé, sans explications, qu'il ne renouvellerait pas son contrat de parrainage avec Lance Armstrong . Depuis fin 2009, le Texan était le porte-drapeau d'une de ses nombreuses marques de bière.
Traditionnellement, Nike a toujours soutenu ses athlètes embarqués dans des situations compromettantes. La célèbre marque à la virgule ("swoosh") n'a par exemple jamais lâché Tiger Woods quand le golfeur s'est retrouvé englué dans un scandale d'infidélité conjugale très médiatique en 2010.
© AFP/Getty Images
Le sigle Nike sur le fronton d'un magasin d'usine de l'équipementier sportif, le 12 décembre 2009 à Orlando (Etats-Unis).
Le basketteur Kobe Bryant avait pu compter sur son appui quand il avait été accusé de viol en 2003. Le joueur de football américain Michael Vick, coupable d'avoir organisé des combats de chiens et tué certains de ces molosses, a retrouvé un contrat avec Nike après avoir purgé un an et demi de prison.
L'équipementier n'a jamais publiquement donné de détail sur le montant ou la durée du contrat qui le liait à Armstrong mais le "swoosh" jaune était indissociable de l'Américain et l'iconique bracelet jaune, lancé par Nike et Livestrong en 2004 et vendu à 80 millions d'exemplaires en faveur de la lutte contre le cancer, était d'ailleurs l'emblème de la marque Armstrong.
Dommages collatéraux
Cerné de toutes parts, Armstrong a choisi de s'éloigner de sa fondation afin de la préserver des dommages collatéraux.
"Aujourd'hui, pour épargner à la fondation les effets négatifs liés à la controverse entourant ma carrière de cycliste, je mets fin à mes fonctions de président", a simplement indiqué le Texan dans un communiqué.
Ce retrait intervient à deux jours du début des festivités marquant le 15e anniversaire de Livestrong, à Austin (Texas), où Armstrong sera présent.
Selon son PDG Doug Ulman, Livestrong a, grâce au "leadership" de Lance, "eu le privilège d'amasser près de 500 millions de dollars pour venir en aide aux gens touchés par le cancer". Comme Anheuser-Busch, Nike a indiqué mercredi qu'il allait continué ses donations à la fondation.
Armstrong a été radié à vie du sport de compétition par l'Usada, qui a invalidé tous ses résultats depuis le 1er août 1998, dont ses sept succès dans le TOUR DE FRANCE. Mais il revient juridiquement à la Fédération internationale de cyclisme (UCI) de priver le Texan de ses victoires dans la Grande Boucle ou de contester les 1000 pages du rapport de l'agence en saisissant le Tribunal arbitral du sport (TAS). L'UCI devrait se prononcer avant la fin du mois.