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Le docteur Eufemiano Fuentes (à gauche) se dirige vers le tribunal de Madrid, le 28 janvier 2013
La justice espagnole a refusé mercredi de demander au Dr Eufemiano Fuentes, principal accusé dans le procès de l'affaire de dopage Puerto, d'identifier les propriétaires des poches de sang saisies lors du démantèlement du réseau en 2006, ce que réclamait le comité olympique italien.
"La demande ne sera pas prise en compte", a déclaré mercredi la juge Julia Patricia Santamaria, au troisième jour du procès à Madrid, sans expliquer les raisons de ce refus.
En refusant de donner suite à la demande de l'avocat du Comité olympique national italien (CONI), Me Ignacio Arroyo, qui souhaitait un interrogatoire du médecin sur les noms de ses clients de l'époque, la justice espagnole a donc confirmé qu'il y avait peu de révélations à attendre de ce procès quant au volet sportif de l'affaire.
S'il est vrai que Fuentes, considéré comme le cerveau de l'affaire, ainsi que quatre autres personnes, sont accusés de "délit contre la santé publique" et non de dopage, une des grandes interrogations du procès porte sur l'identité des clients du réseau du médecin canarien de 57 ans.
Le 23 mai 2006, la Garde civile avait en effet saisi environ 200 poches de sang et de plasma dans deux de ses appartements madrilènes.
Peu de temps après son arrestation, il avait assuré ne pas avoir eu que des cyclistes parmi ses clients, avant de revenir sur ses propos et d'en rester aux seuls cyclistes.
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Le docteur Eufemiano Fuentes (deuxième à droite) se rend au Tribunal de Madrid le 28 janvier 2013
Mais lors de sa comparution mardi, il a réaffirmé avoir travaillé "avec tous types de sportifs, à titre individuel, des footballeurs, des tennismen, des boxeurs".
Et mercredi, il avait renchéri en se disant "en position de dire à qui correspondaient les codes numériques figurant sur les poches de sang".
Dans les réponses à son avocat, Fuentes a également égratigné l'ancien cycliste espagnol Jesus Manzano, l'un de ses accusateurs, expliquant qu'il avait à l'époque refusé de l'intégrer dans son réseau de dopage sanguin parce qu'il était "cocaïnomane".
Manzano, ancien coureur cycliste de l'équipe Kelme, dont Fuentes était médecin en chef jusqu'en 2002, l'avait mis directement en cause en 2004 dans le quotidien sportif espagnol AS en évoquant les pratiques dopantes qui régnaient à l'époque.
Après la déclaration de Fuentes, sa soeur Yolanda, ancien médecin de l'équipe cycliste "Comunitat valenciana", et José Ignacio Labarta, ex-préparateur physique de cette même formation, se sont succédé à la barre.
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Manolo Saiz, ex-manager de "Liberty Seguros se rend au Tribunal de Madrid, le 28 janvier 2013
Egalement accusés de délit contre la santé publique, ils n'auront pas montré la même aisance.
Tandis que Yolanda Fuentes affirmait "ne rien savoir" des activités de son frère, José Ignacio Labarta, un peu noyé dans un costume ample, a soutenu avoir eu connaissance des autotransfusions pratiquées par son "ami" Eufemiano Fuentes, mais sans lui avoir jamais envoyé de coureurs cyclistes.
"Je savais qu'il faisait des transfusions, mais ça s'arrêtait là. Je n'ai jamais recommandé Fuentes à aucun de mes coureurs et je ne me suis jamais mêlé de ce qu'il faisait", a déclaré à la barre un José Ignacio Labarta soupçonné, sur la foi des écoutes téléphoniques de la Garde civile, d'avoir envoyé pratiquement la totalité de ses coureurs de "Comunitat valenciana" à Fuentes.
Vendredi, l'audience doit reprendre avec les dépositions des deux derniers accusés: l'ancien directeur sportif de "Comunitat valenciana", Vicente Belda, et surtout Manolo Saiz, ex-manager de "Liberty Seguros" qui avait à l'époque sous ses ordres des coureurs comme Alberto Contador , vainqueur de deux Tours de France, deux Vuelta et d'un Giro par la suite.