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© AFP/Nico Casamassima
Le préparateur italien Michele Ferrari (gauche) au tribunal de Bologne le 1er octobre 2004.
L'enquête sur le préparateur italien Michele Ferrari, dont l'agence américaine a souligné le rôle-clé dans le système de dopage de Lance Armstrong , a ouvert une "boîte de Pandore" d'affaires louches, révèle jeudi le quotidien italien la Gazzetta dello Sport.
Ferrari aurait fourni un "tout compris" à des cyclistes de haut rang et à d'autres sportifs, comprenant des programme de dopage, des informations pour tricher avec les contrôles et les services d'un avocat en cas de résultat positif.
Cette enquête, dont les éléments sont publiés jeudi par le journal italien, a été menée à Padoue par le procureur Benedetto Roberti. Elle a permis de découvrir un monde de relations d'affaires louches et de blanchiment d'argent à travers plusieurs pays européens.
Michele Ferrari a été suspendu à vie au début de l'été par l'agence américaine antidopage (Usada) pour son rôle auprès de l'équipe d'Armstrong, septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE. En Italie, il a été blanchi en appel en 2006, les faits étant prescrits, après avoir été condamné en première instance pour exercice illégal de la profession de pharmacien.
Le préparateur italien a récemment nié avoir aidé Armstrong à se doper en dépit de nombreux témoignages d'anciens coéquipiers du Texan et des éléments révélant les liens entre son fils, Stefano, et le coureur américain.
Selon la Gazzetta dello Sport, Michele Ferrari serait appelé à répondre de plusieurs chefs d'accusation notamment de contrebande, de distribution, d'administration et d'utilisation de produits dopants, d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent.
Stefano Ferrari, l'agent Raimondo Scimone, deux directeurs de banque de Lucerne et Neuchâtel (Suisse), et l'avocat suisse Rocco Taminelli - qui a défendu à plusieurs reprises des coureurs accusés de dopage - sont également visés dans cette enquête qui devrait être conclue à la fin du mois.
Sous le titre "Le système Ferrari", le journal rapporte que les enquêteurs ont découvert un système complexe dans lequel des sommes importantes d'argent, de l'ordre de 30 millions d'euros, ont circulé grâce à l'utilisation de comptes bancaires suisses avec des complices occupant des postes clés.
Des dizaines de sportifs seraient impliqués dans ce scandale dont le volet financier comporte un système d'évasion fiscale, entre autres par le biais des droits d'image. Ce biais permettait aussi de contourner les règles de l'Union cycliste internationale (UCI) sur les contrats des coureurs et des équipes.
Le journal évoque, pour les équipes, RadioShack, dont le manager était jusqu'à cette semaine Johan Bruyneel (l'ex-directeur sportif d'Armstrong), et Astana. Côté coureurs, le rapport cite notamment les noms de l'Italien Michele Scarponi (vainqueur du Giro 2011) et du Russe Denis Menchov (vainqueur du Giro 2009), ainsi que de plusieurs Russes (Gusev, Kolobnev, Karpets, Ignatiev, Petrov).