Happy Birthday : |
© AFP/Steve Jordan
Laurent Jalabert
(g) après la 6e étape de la Tropicale Amissa Bongo le 19 janvier 2013 à Kango au Gabon
Porte-drapeau du cyclisme français dans les années 90, Laurent Jalabert a été contraint de renoncer à ses activités de consultant sur France Télévisions et RTL pendant le TOUR DE FRANCE, dont le départ sera donné samedi, en raison d'accusation de dopage à l'EPO en 1998.
"C'est lui qui a pris cette décision que j'approuve", a déclaré à l'AFP Daniel Bilalian, le directeur des sports de France Télévisions, dont Jalabert était le consultant depuis 2003.
D'abord sur une moto derrière le peloton, il assurait depuis 2011 le commentaire de chaque étape sur France 2 aux côtés du journaliste Thierry Adam. Il sera remplacé dans cet exercice par un autre ancien coureur, Cédric Vasseur.
"Il s'est rendu compte que cela aurait été intenable. Il aurait été gêné pour travailler, que ce soit chez nous ou chez nos confrères", a souligné Daniel Bilalian.
Sur RTL, l'ancien numéro un mondial intervenait dans l'émission "Le club Jalabert", chaque soir après l'étape, ainsi que dans deux chroniques dans la matinale.
La direction de la radio a indiqué qu'elle "comprend la décision de son consultant et espère pouvoir prochainement lui renouveler sa confiance".
Selon une source proche de RTL, il ne sera pas remplacé dans son activité de consultant.
Coureur jusqu'en 2002 et ancien sélectionneur de l'équipe de France, Jalabert, 44 ans, est accusé d'avoir eu recours à l'EPO lors du TOUR DE FRANCE 1998, celui du scandale Festina, par le journal l'Equipe, citant des tests rétroactifs datant de 2004.
Une première chez les consultants
© AFP/Patrick Kovarik
Le Français Laurent Jalabert
(gauche) lance une échappée avec son frère Nicolas (centre) et le Néerlandais Bart Voskamp lors de la 12e étape du TOUR DE FRANCE 1998, le 24 juillet 1998
Les tests en question ont été pratiqués anonymement, mais la commission d'enquête du Sénat sur l'efficacité de la lutte antidopage a été en mesure de faire des rapprochements entre les échantillons et les noms figurant sur les PV des coureurs, avait indiqué son rapporteur, Jean-Jacques Lozach, le 15 mai, en face de Laurent Jalabert , avant de procéder à son audition.
"Afin de pouvoir préparer une défense sereine le moment venu, j?ai décidé en toute liberté de suspendre dès aujourd?hui mes collaborations en tant que consultant auprès des différents médias", a indiqué Laurent Jalabert dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Je suis l?objet de révélations qui n?ont été portées à ma connaissance que par voie de presse, et sans aucun élément de droit", a-t-il expliqué.
"Je ne souhaite pas que ces évènements puissent ternir la fête du centième TOUR DE FRANCE, ni qu?ils puissent porter préjudice à l?image de mes partenaires", a souligné l'ancien coureur.
Lors du Tour 1998, il n'avait gagné aucune étape ni porté le maillot jaune. Il avait abandonné la course dans les Alpes, en même temps que l'ensemble de son équipe Once dirigée par le controversé Manolo Saiz.
L'EPO était à l'époque indétectable dans les analyses. Le test de détection mis au point par le laboratoire de Châtenay-Malabry a été validé en 2001.
© AFP/Joel Saget
Le coureur Laurent Jalabert
discute avec son directeur sportif, Manola Saiz Photo, le 29 juillet 1998 lors de la 17e étape du 85e TOUR DE FRANCE
Le retrait d'un consultant dans le cadre d'une affaire de dopage constitue une première. De nombreux anciens coureurs contrôlés positifs ou qui ont reconnu s'être dopés ( Jacques Anquetil , Bernard Thévenet, Laurent Fignon dans le passé, Christophe Moreau et Richard Virenque actuellement) poursuivent (ou ont poursuivi) une activité dans les médias.