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© AFP/Miguel Medina
L'ancienne ministre française des Sports Marie-George Buffet le 5 décembre 2009 à Montreuil, en région parisienne
L'ancienne ministre française des Sports Marie-George Buffet a déclaré mercredi avoir subi "des pressions de toutes sortes" au sujet d'un contrôle antidopage mené sur les Bleus avant la Coupe du Monde 1998 de football, ainsi que lors de la candidature de Paris pour les JO-2008.
Mme Buffet s'exprimait mercredi sous serment dans le cadre des auditions menées par la commission d'enquête sénatoriale sur l'efficacité de la lutte contre le dopage.
L'ancienne ministre a ainsi évoqué l'année 1998 et les pressions "de toutes sortes" qu'elle a subies après avoir ordonné un contrôle antidopage inopiné sur les joueurs de l'équipe de France alors en stage de préparation à Tignes.
"Les médias me sont tombés dessus de manière très violente, il y a eu un déferlement où on m'accusait d'empêcher l'équipe de France de se préparer dans de bonnes conditions. Je me suis sentie isolée et j'ai flanché, j'ai presque été amenée à m'excuser", a confié l'ancienne ministre.
Mme Buffet a toutefois réfuté que d'éventuelles directives ait été données par son ministère pour que les Bleus soient épargnés par les contrôles.
"Ce que je peux dire, c'est que nous n'avons jamais donné de directive en ce sens. Ensuite, il faut se replacer dans l'époque. En 1998, il n'y a pas d'AFLD (ndlr: Agence française de lutte contre le dopage), nous n'avions pas les outils d'aujourd'hui, seulement les contrôleurs du ministère", a-t-elle commenté.
Par ailleurs, l'ancienne ministre est également revenue sur des pressions subies dans le cadre de la candidature de la ville de Paris à l'organisation des jeux Olympiques de 2008.
"La candidature était supervisée par M. Verbruggen, président de l'UCI et membre du CIO qui donc présidait la délégation (venue en France pour évaluer sa candidature). Les pressions se sont exercées par l'intermédiaire de M. Verbruggen mais aussi d'autres membres du CIO. M. Killy à l'époque et M.Drut s'en étaient entretenus auprès du Premier ministre en me demandant de faire une lettre précisant que la loi française ne s'appliquerait pas dans sa globalité au moment des Jeux", a-t-elle raconté.
"Ca a été une pression extrêmement forte, on a remis la lettre à M. Verbruggen en haut de la Tour Eiffel, mais pendant l'audition de la délégation française à Moscou, Lionel Jospin a été interrogé à trois reprises, donc la pression s'est exercée sur la France jusqu'au bout", a-t-elle souligné.