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© AFP/Francois Lo Presti
Le coureur cycliste Christophe Bassons, le 24 octobre 2000 à Lille
Pour la première fois de son histoire, la commission disciplinaire de l'Agence française de lutte contre le dopage était ouverte au public jeudi, à l'initiative de l'ancien cycliste Christophe Bassons, entendu après avoir été sanctionné par la Fédération pour un contrôle manqué.
C'est parce qu'il n'a "rien à cacher" que Bassons a souhaité que la presse puisse assister à son passage devant le Collège de l'AFLD, comme l'autorise le règlement pour que peu que cette demande soit formulée.
Dans les locaux de l'AFLD, non loin de 'Assemblée nationale, dix personnes l'attendent, à commencer par le président de l'agence, Bruno Genevois, qui ouvre la séance.
Pendant une dizaine de minutes, le doyen honoraire de la Cour de Cassation Guy Joly relate les faits qui concernent l'infraction reprochée à Christophe Bassons.
L'ancien coureur pro, chantre de l'antidopage et actuel correspondant en Aquitaine pour l'AFLD, se serait soustrait à un contrôle antidopage le 1er septembre dernier, à l'occasion du championnat de France de VTT marathon, à Langon en Bretagne.
Bassons, qui avait abandonné l'épreuve avant son terme, était déjà sur la route du retour depuis une heure trois quarts vers la Gironde - où il vit - lorsqu'on lui a signifié par téléphone qu'il avait 45 minutes pour se présenter au contrôle, a-t-il toujours fait valoir.
Pour cela, il a été condamné par la FFC à 12 mois de suspension (plus deux mois d'interdiction) dans un premier temps, avant que la peine ne soit réduite à un mois en appel en décembre 2012, et que le coureur ne soit déclaré "innocent"
"Les faits n'ont jamais été vérifiés par la fédération, lance Me Jean-Christophe Lapouble. Nous avons un témoignage du speaker qui dit qu'il n'a jamais annoncé le nom des coureurs qui allaient être contrôlés. On a vraiment l'impression que le contrôle a été fait pour attraper M. Bassons".
La FFC souhaite "vouloir faire payer à Bassons ses positions contre le dopage, il y a dix ans", martèle-t-il.
"J'aurais pris un avertissement sportif d'un mois, je n'aurais pas été plus loin. Mais quand j'ai vu que je me suis pris 14 mois, je me suis réellement posé des questions. Soit au niveau de la fédération, des personnes sont incompétentes, soit il y a règlement de compte. Moi je demande la relaxe pure et simple", avance Bassons.
Bassons avait fait l'objet d'une manoeuvre d'intimidation de la part de l'Américain Lance Armstrong , le "patron" du peloton, dans le TOUR DE FRANCE 1999. Avant d'arrêter le cyclisme en 2001 et de multiplier les critiques à l'égard de la politique antidopage de la Fédération française.
"Si l'on veut discréditer la lutte contre le dopage, Christophe Bassons est la cible idéale", conclut Me Philippe Veber.
"Je suis là pour montrer que je suis innocent sur le fond. J'espère bien que je ne serai pas jugé sur la forme", souligne Bassons.
L'AFLD a mis en délibéré sa décision, qui sera notifiée par écrit à l'intéressé dans un délai de trois à quatre semaines.