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© AFP/LIONEL BONAVENTURE
Romain Bardet
échange avec le Britannique Chris Froome, vainqueur du TOUR DE FRANCE 2016, sur le podium final le 24 juillet à Paris
Romain Bardet , deuxième du TOUR DE FRANCE, s'est prononcé vendredi pour "un contrôle vraiment indépendant des AUT" (autorisation à usage thérapeutique), soupçonnées d'être détournées pour que des sportifs puissent bénéficier de corticoïdes sous couvert médical.
"C'est aux instances de prendre une position forte", a déclaré à l'AFP le coureur française, favorable à une ligne intransigeante sur le sujet du dopage.
"Pourquoi ne pas envisager un contrôle vraiment indépendant des AUT à travers l'établissement d'un cabinet médical de l'Agence mondiale antidopage (AMA) où tous les sportifs devraient venir consulter un comité d'experts indépendants", a proposé Bardet en relevant que dans le système actuel, "le comité d'experts se base que ce que dit le médecin d'équipe".
Si le dauphin de Chris Froome dans le TOUR DE FRANCE 2016 refuse que "tout soit mis sur la place publique" ("le secret médical est un principe fondamental en médecine", a-t-il rappelé), il s'est déclaré favorable à un changement: "Il faut plus de régulation là-dedans. Clairement, il ne faut plus qu'un médecin un peu moins scrupuleux puisse justifier un traitement par corticoïdes pour une maladie qui existe peut-être mais qui pourrait être soignée par un traitement qui n'enfreigne pas les règles antidopage."
"J'espère que les choses vont bouger, on ne peut plus rester dans l'immobilisme sur ce problème", a conclu le coureur de l'équipe AG2R La Mondiale, une formation qui a adhéré de longue date au Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) en pointe sur le sujet des corticoïdes.
Mardi, Froome a reconnu que le système des AUT pouvait "être détourné", tout en niant avoir jamais "cherché à contourner les règles".
La question des AUT a été remise au premier plan par la publication de données de l'AMA révélée par des pirates informatiques russes connus sous le nom de "Fancy Bears".
Outre Froome, un autre vainqueur du Tour, l'Anglais Bradley Wiggins , figure sur la liste de bénéficiaires d'AUT avec quelques autres sportifs de premier plan, notamment la joueuse de tennis Serena Williams.
Wiggins, qui avait assuré observer une hygiène de vie "sans seringue", a bénéficié d'injections de triamcinolone avant trois courses majeures (les Tour 2011 et 2012, et le Giro en 2013). "L'injection de triamcinolone, citée dans les fuites de l'AMA, est un traitement intramusculaire pour l'asthme et est approuvé par les autorités du sport", s'est justifié le quintuple champion olympique.