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© AFP/George Burns
Lance Armstrong
et Oprah Winfrey, lors de leur entretien, le 15 janvier 2013
L'ancienne star du cyclisme mondial Lance Armstrong est assigné en justice par la compagnie d'assurances SCA Promotions, qui a porté plainte jeudi pour obtenir le remboursement de plus de 12 millions de dollars de primes versées pour ses victoires dans le TOUR DE FRANCE.
Ce litige civil pourrait contraindre l'ancien coureur à témoigner sous serment sur ses années de dopage.
La plainte, dont l'AFP a obtenu une copie, a été déposée devant un tribunal du comté de Dallas, au Texas (sud) où est implanté l'assureur, selon Jeff Dorough, avocat de SCA.
Le coureur, déchu de ses sept victoires consécutives au TOUR DE FRANCE (1999-2005) après que l'Agence américaine antidopage (USADA) l'a accusé d'avoir activement participé au "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport", est sommé de restituer plus de 12 millions de dollars.
"Même Lance Armstrong n'a pas pu grimper la montagne de preuves réunies par l'USADA", peut-on lire dans la plainte. "Aujourd'hui, chacun sait que Lance Armstrong a perpétué ce qui pourrait bien être le mensonge de sang froid le plus élaboré et le plus scandaleux de l'histoire du sport".
"Il est temps maintenant pour M. Armstrong de faire face aux conséquences de ses actions", ajoute le document, exigeant le remboursement de "tous les fonds" qui lui ont été versés par SCA.
La somme réclamée à l'ancien cycliste, qui a reconnu s'être dopé mi-janvier lors d'un entretien avec l'animatrice Oprah Winfrey, correspond à 7,5 millions de dollars de primes versées à la suite à d'un long bras de fer judiciaire en 2006, ainsi qu'à 5 millions de dollars versés à titre de dommages et intérêts et de frais de justice.
A l'époque, SCA avait refusé de respecter le contrat passé avec le Texan à cause des allégations de dopage qui circulaient. Armstrong avait alors assigné l'assureur en justice pour réclamer le versement de ses primes et était ressorti vainqueur de ce litige par voie d'arbitrage.
Interrogé par l'AFP, l'un des avocats de Lance Armstrong , Mark Fabiani, a indiqué que l'accord passé alors entre SCA et le coureur, portant sur 7,5 millions de dollars, interdisait à l'assureur de prétendre au remboursement de cette somme.
"Les termes de l'accord interdit clairement à SCA de sortir de l'accord", a déclaré Me Fabiani dans un email à l'AFP. "Nous allons laisser l'accord parler par lui-même".
Daté du 8 février 2006, ce contrat de sept pages, dont Me Fabiani a fourni une copie à l'AFP, stipule notamment qu'"aucune partie ne peut attaquer en justice, faire appel ou tenter de s'écarter de la prime d'arbitrage".
Dans sa plainte de 35 pages, SCA cite un autre avocat du sportif, Tim Herman qui avait promis que si "ses titres lui étaient officiellement retirés alors Tailwind (qui gère ses intérêts) serait d'accord pour rembourser tous les paiements". Ce que Lance Armstrong a refusé de faire malgré la demande de SCA, selon Me Dorough.
"M. Armstrong n'a le droit de garder aucun argent de la victoire versé par SCA, car il n'est le vainqueur officiel d'aucun TOUR DE FRANCE", peut-on lire dans le document.
La justice pénale pourrait également avoir à faire avec l'ancien boss du peloton. Si un procureur fédéral de Los Angeles a indiqué qu'il ne rouvrirait pas l'enquête fédérale sur l'équipe US Postal qu'il avait abruptement refermée il y a un an, ABC News a révélé qu'Armstrong était néanmoins encore l'objet d'une enquête fédérale, cette fois pour "obstruction à la justice, subornation de témoins et intimidation", sans préciser quel organisme gouvernemental la menait.
Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), qui regroupe des responsables d'équipes et se réunissait jeudi près de Paris, a par ailleurs indiqué qu'il envisageait de demander des dommages-intérêts à Armstrong "qui a défiguré le cyclisme".