En vrai sprinteur, Nacer Bouhanni a enlevé la 2e étape du Critérium du Dauphiné, lundi, au Parc des Oiseaux près de Villars-les-Dombes (Ain).

Pour sa première victoire de la saison au plus haut niveau (WorldTour), sa quatrième en 2015, Bouhanni s'est imposé de plusieurs longueurs, tant il a marqué sa volonté et sa rage de vaincre.

Sur la longue ligne droite d'arrivée (3 km!) tracée dans les Dombes, l'Italien Sacha Modolo n'a rien pu faire contre le Vosgien. Le double vainqueur d'étape du Giro a même été devancé par un autre Français, Samuel Dumoulin , qui a trouvé l'ouverture le long des barrières pour s'adjuger la deuxième place.

"C'est un gros soulagement", a estimé Bouhanni, sujet à maintes attentes après avoir quitté à la fin de l'année dernière l'équipe de ses débuts (depuis 2011), la FDJ, pour Cofidis.

Le jeune Français (24 ans), intronisé leader à part entière, a dû ronger son frein en début de saison. "J'ai beaucoup tourné autour de la victoire sans concrétiser", a-t-il reconnu en soulignant qu'il avait dû, comme ses équipiers, se remettre en question.

Les trois succès obtenus en avril (deux étapes du Circuit de la Sarthe, le GP Denain) ont seulement calmé l'impatience et fait taire les éternels critiques.

- Préparation idéale -

"J'ai passé ensuite huit jours sans toucher au vélo. J'ai repris au Tour de Bavière (en mai), où j'ai fait deuxième à trois reprises. Mais j'étais à 75 % de ma condition, je savais que ça reviendrait", a expliqué le Lorrain, puncheur dans la vie comme dans la boxe, le sport qu'il pratique à l'intersaison.

Désormais relancé, Bouhanni poursuit avec confiance son approche du TOUR DE FRANCE, son objectif numéro un en 2015. "J'ai découpé ma saison en trois blocs, d'abord Paris-Nice et les classiques (Milan-Sanremo et GAND-WEVELGEM), puis le Dauphiné, le championnat et le Tour, enfin le championnat du monde", a expliqué le vainqueur du jour, qui espère être à son top en septembre et disposer de la confiance du sélectionneur national Bernard Bourreau pour le rendez-vous mondial.

"Pour le Tour, le Dauphiné est la préparation idéale. En fin de semaine, je serai dans le +gruppetto+ pour les étapes de montagne, ça me mettra en condition", estime le Français, qui a déjà gagné au Giro (trois étapes) et à la Vuelta (deux étapes) mais attend toujours son premier succès dans le Tour.

Le maillot jaune, au terme des 173 kilomètres, est resté la propriété du Britannique Peter Kennaugh, dont la formation Sky figure parmi les favorites (avec BMC et Etixx) de la troisième étape, un contre-la-montre par équipes de 24,5 kilomètres entre Roanne et Montagny (Loire).

L'exercice sera également proposé sur une distance comparable le mois prochain en Bretagne, 28 kilomètres de Vannes à Plumelec, par les organisateurs de la Grande Boucle. Autant dire que pour les équipes en configuration Tour pour l'essentiel, comme Astana (Nibali) et AG2R La Mondiale (Péraud, Bardet), le test sera des plus instructifs.