Happy Birthday : |
© AFP/Franck Fife
Le Français Thomas Voeckler
(d) lors d'une séance d'entraînement le 20 septembre 2012 à Valkenburg où se déroulent les Mondiaux de cyclisme.
Au zénith de sa carrière à l'âge de 33 ans, Thomas Voeckler porte les espoirs français dans le Championnat du monde de cyclisme, dimanche, à Valkenburg, dans le sud des Pays-Bas.
Tendu sous le poids de l'enjeu ("leader de l'équipe de France, c'est un peu lourd à porter"), le numéro un du cyclisme français reconnaît être "pour la première fois dans de telles dispositions" pour cette cinquième sélection. Et d'énumérer les raisons pour lesquelles il pense avoir une chance, minime certes mais réelle, face aux favoris logiques (Boonen, Gilbert, Sagan, Boasson Hagen, Gerrans, Valverde).
Le parcours (267 km): "Il est dur mais pas autant qu'à Mendrisio" (en 2009), estime le chef de file habituel de l'équipe Europcar. Le Cauberg, à escalader à dix reprises, est la seule côte importante du circuit tracé autour de la petite station de Valkenburg, qui accueille les Mondiaux 14 ans après leur dernière venue (victoire du Suisse Oscar Camenzind). Mais, à la différence de l'AMSTEL GOLD RACE qui arrive chaque année au sommet de cette ascension, la ligne est placée cette fois 1800 mètres plus loin.
Voeckler, cinquième de la classique néerlandaise en avril dernier, sait que le profil du terrain lui est favorable. Quel scénario imagine-t-il ? "Je ne peux pas dire que je n'y pense pas, j'imagine même beaucoup même si je sais par expérience que ça ne se passe pas comme ça", répond-il en rappelant: "Je marche au feeling. La dernière fois que j'ai surveillé un coureur en particulier, je me suis planté. C'est le meilleur moyen de passer à côté."
La condition physique: "il y a beaucoup de chances que je finisse ma carrière sans avoir ce maillot de champion du monde mais je m'en voudrais de ne pas mettre tous les atouts de mon côté", résume le Vendéen d'adoption autour de qui le sélectionneur Laurent Jalabert a bâti la sélection nationale.
Faute d'avoir pu disputer la Vuelta, Voeckler a accumulé les kilomètres jusqu'au début de la semaine, avant de chercher à récupérer l'indispensable fraîcheur: "Ce sont les derniers gros sacrifices de l'année, donc je ne me cache pas. Jalabert compte sur moi. Je n'aurai pas de regret en termes de préparation, j'ai envie de dire je serai en paix avec moi-même."
© AFP/Franck Fife
Le cycliste français Thomas Voeckler
(d) avec le sélectionneur de l'équipe de France Laurent Jalabert
, le 18 septembre 2012 à Valkenburg.
S'il est conscient d'avoir besoin d'une course dure ("au besoin, on la durcira", annonce Jalabert), Voeckler tempère aussi: "On ne va pas faire rouler afin que je fasse péter tout le monde dans la dernière bosse, ça je ne pourrai pas." Mais, glisse-t-il, "il y a des coureurs qui sont physiquement plus forts que moi mais ça ne m'a pas empêché de gagner d'autres fois."
Le capital confiance: sa fierté d'être, comme il le dit, "l'homme de base de l'équipe de France", se conjugue à une motivation exacerbée. "Motivé ? on le serait à moins", répond-il avec une pointe d'ironie. "J'ai été désigné leader, ça implique des responsabilités. Je n'exige rien mais, si j'ai besoin d'un coup de main, je demanderai".
Voeckler avoue le stress qu'il ressent à l'approche du rendez-vous. Serein ? "Ce serait une faute professionnelle de l'être." Excité par la plus grande course d'un jour de l'année, la seule par équipes nationales ? "Non, là il y a trop d'enjeu. On ne peut pas se permettre d'attaquer à 30 kilomètres de l'arrivée, juste pour voir ce qui se passe. Je n'ai pas envie de faire du panache. Si j'attaque, c'est pour le résultat, pas pour me montrer. Dimanche, il n'y aura peut-être que trois équipes à être satisfaites. La seule chose qui importera, c'est le résultat."