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© AFP/Rogerio Barbosa
Lance Armstrong
lors du Congrès mondial contre le cancer, le 29 août 2012 à Montréal
Travis Tygart, patron de l'Agence américaine antidopage (Usada), a évoqué mercredi des aspects de l'enquête lui ayant a permis de faire chuter Lance Armstrong , qui pourrait passer aux aveux dans un entretien télévisé la semaine prochaine.
L'ancien roi du peloton, quasi muet depuis qu'il a été dépouillé de ses sept Tours de France, passera à la télévision le 17 janvier pour un entretien avec Oprah Winfrey enregistré à l'avance mais garanti "sans concession" par l'ex reine de l'audimat, dont le plateau a longtemps été un lieu de confession.
Cette sortie d'Armstrong a été communiquée mardi quelques jours après que le New York Times eut indiqué qu'il était prêt à avouer son passé de dopé malgré les risques judiciaires et, dans une moindre mesure, financiers encourus.
En attendant les 90 minutes de tête à tête d'Armstrong avec +Oprah+, Travis Tygart, que le Texan a accusé de "vendetta" et de "chasse aux sorcières", a fait une rare apparition mercredi dans l'émission TV +60 Minutes Sports+, lui qui a fait des sorties médiatiques au compte-gouttes depuis le tremblement de terre mondial engendré cet automne par le travail d'enquête de son Agence.
L'émission, diffusée sur Showtime, a confirmé en voix off qu'Armstrong avait bien rencontré Tygart dans sa recherche d'un "chemin vers la rédemption" mais le patron de l'Usada n'évoque pas la question dans cet entretien.
"Il pouvait les incinérer"
Travis Tygart a abordé certains aspects d'un travail qui lui valu des menaces de mort. "La pire étant probablement qu'on allait me mettre une balle dans la tête", a-t-il dit, ajoutant qu'il avait mis le FBI sur l'affaire.
© AFP/Kenzo Tribouillard
Travis Tygart, patron de l'Agence américaine antidopage, à Paris, le 12 novembre 2012
Pour lui, le "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport", comme écrit dans le rapport accablant sur lequel l'Usada a basé ses sanctions, était partiellement géré comme une "mafia".
Friand de formules chocs, Tygart a dit que les six échantillons d'Armstrong datant de sa première victoire au TOUR DE FRANCE, en 1999, étaient "tous flamboyant positifs" quand ils ont testés pour l'EPO en 2005. Et selon lui, le directeur du laboratoire antidopage de Lausanne, Martial Saugy, a "donné les clés" du test de détection de l'EPO à Armstrong en 2002, une année après avoir détecté un résultat suspect de l'Américain dans le Tour de Suisse.
A la question de savoir ce qu'Armstrong pouvait faire aux témoins qui ont coopéré avec l'Usada, Tygart a répondu: "Il pouvait les incinérer".
Changement de stratégie
Le nouveau chevalier blanc de la lutte antidopage a encore jeté une pierre dans le jardin de l'UCI en jugeant "totalement inapproprié" les 125.000 dollars de dons d'Armstrong acceptés par les dirigeants cyclistes de l'époque.
Comme communiqué par +60 Minutes Sports+ dès mardi, Tygart a assuré avoir refusé en 2004 un don de 250.000 dollars qu'Armstrong voulait faire à l'Usada par l'intermédiaire d'un représentant. Un avocat d'Armstrong s'était empressé de nier une accusation impliquant qu'il achetait le silence des institutions.
Après avoir nié en bloc pendant près de dix ans, Armstrong s'apprêterait à changer de stratégie, comme l'a avancé le New York Times la semaine dernière.
L'Américain de 41 ans, qui n'a pas fait appel, serait tenté de passer aux aveux et de convaincre des autorités antidopage de lever sa radiation à vie pour lui permettrait de reprendre la compétition, notamment en triathlon.
Si le Texan, avec sa fortune estimée à 96 M EUR, semble assez solide pour absorber les conséquences financières des remboursements de ses primes de victoires et des procès civils qui s'annoncent (The Sunday Times, SCA Promotions), les risques de poursuites judiciaires par le parquet pour parjure ou fraude au gouvernement sont réels, selon certains juristes américains.
A moins qu'Armstrong et son armée d'avocats aient déjà prévu la possibilité de retomber sur leurs pattes en passant des accords avec la justice.