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Soulagée par les médailles d'argent décrochées dimanche par Laurie Berthon dans l'omnium et par le duo Morgan Kneisky /Benjamin Thomas dans l'américaine, la délégation française a quitté les Mondiaux de Londres avec une véritable inquiétude concernant le niveau de ses sprinteurs à moins de cinq mois des JO.
Avec deux nouvelles médailles, s'ajoutant au bronze décroché jeudi par Quentin Lafargue au kilomètre, la France a quitté le Lee Valley Velopark sur une bonne note même si le sentiment dominant restait la déception après les échecs inquiétants des sprinters.
Pas de quoi pourtant enlever son sourire à Laurie Berthon après sa deuxième place dans l'omnium, derrière l'intouchable britannique Laura Trott .
La Lyonnaise (24 ans), triple championne de France de la spécialité, a décroché à Londres sa première médaille mondiale. Une médaille qui en appelle d'autres, tant la jeune femme est en progrès constant.
Aux Jeux de Rio, elle visera d'ailleurs l'or, à croire son entraîneur Samuel Bouyer qui sait "où Laurie peut s'améliorer et encore gagner des points".
L'omnium réunit six épreuves, mélange de sprint et d'endurance: scratch, tour lancé, poursuite individuelle, course à l'élimination, kilomètre et course aux points.
Dans la course à l'américaine Morgan Kneisky et Benjamin Thomas sont eux aussi montés sur la deuxième place du podium.
Longtemps en tête de la course, ils n'ont été battus que par les stars locales, Mark Cavendish et Bradley Wiggins , véritablement portés par la foule.
Une vraie satisfaction donc pour le duo tricolore dont le bonheur tranchait avec les mines des mauvais jours dans le camp des sprinteurs.
- Pervis ne se reconnaît pas -
Les Bleus avaient décroché quatre titre en sprint douze mois plus tôt, à domicile, à Saint-Quentin, avec les sacres de l'équipe de vitesse, de Grégory Baugé en individuel et de François Pervis au keirin et sur le kilomètre.
Dimanche, à moins de cinq mois des JO, ce dernier a pu mesurer le gouffre qui le sépare des meilleurs sprinteurs de la planète, le Britannique Jason Kenny (vainqueur de la vitesse) et l'Allemand Joachim Eilers (sacré en keirin et au km) en tête.
Pervis n'avait pas les jambes, simplement. Le double tenant du titre de la spécialité n'a même pas atteint la finale du keirin (12e).
"Je manque de fraîcheur. Je n'ai pas encore récupéré des lourds entraînements hivernaux", a-t-il martelé durant toute la semaine après avoir renoncé à défendre son titre sur le kilomètre puis avoir été sorti dès le premier tour de la vitesse individuelle.
Pervis a aussi évoqué "des problèmes personnels, d'ordre privé" qui le mineraient depuis deux ans. "Cette semaine, sur le vélo, je ne me reconnaissais pas. J'étais sans sensation. Le problème est davantage dans la tête que dans les jambes".
Le bilan est affligeant pour un des meilleurs pistards du monde qui refusait pourtant de verser dans le catastrophisme au moment de quitter la capitale anglaise.
"Il reste cinq mois avant les JO. C'est long. Ca laisse le temps d'effectuer les réglages pour y arriver au sommet de sa condition. Ceux qui étaient à leur pic de forme ici, ne le seront peut-être pas à Rio. Car ce n'est pas facile de se maintenir au sommet toute une saison", tentait-il de se convaincre.
Mais sera-t-il seulement à Rio ? Ils sont cinq (Baugé, Sireau, D'Almeida, Lafargue et donc Pervis) à se disputer les trois places du sprint français aux JO.
La sélection sera annoncée le 4 avril. Dimanche, le DTN Vincent Jacquet et l'entraîneur Laurent Gané n'ont donné aucun indice quant à leur futur choix...