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© AFP/Greg BAKER
Les Français Gregory Baugé (g), Francois Pervis (c) et Michael D'Almeida lors de la vitesse par équipes aux JO de Rio, le 11 août 2016
Sans entraîneur officiel pour son élite, la piste française, dont la jeune génération s'illustre cette semaine aux Championnats d'Europe, entame l'olympiade dans le grand flou après le fiasco des JO de Rio qui laisse ses meilleurs éléments désemparés.
Deux éclaircies dans ce ciel compliqué par la perspective d'un changement politique en mars prochain à la tête de la fédération suite au départ programmé de David Lappartient (président depuis 2009): les promesses de l'équipe de poursuite -20 ans de moyenne d'âge !- lancée déjà vers l'objectif des JO de Tokyo et le potentiel formidable de la toute jeune Mathilde Gros, encore junior première année.
LE DTN INVOQUE LES VALEURS. Les blessures sont toujours à vif, deux mois après Rio. Tant pour le DTN Vincent Jacquet que pour les coureurs, Grégory Baugé, François Pervis et Michael d'Almeida, revenus du Brésil avec une seule médaille de bronze (vitesse par équipes) pour toute récolte.
Au début du mois, le DTN, qui se dit "fâché", s'en est pris à ses coureurs, au nom des valeurs bafouées. "Ce n'est pas l'image de la France", insiste auprès de l'AFP Vincent Jacquet. Il met en cause "le positionnement et les caractères exacerbés de ces athlètes" à qui il reconnaît "d'indéniables qualités sportives".
A l'avenir, le DTN veut un staff "compétent, solide et uni", qui fasse "bloc par rapport à des athlètes qui, ces trois dernières années, ont peut-être senti du flottement et souhaité prendre la main". Mais ce staff est pour l'instant des plus réduits après le retour de Laurent Gané en Nouvelle-Calédonie et l'éviction de Franck Durivaux.
"On est sur une recomposition de l'entraînement qui va travailler sur l'INSEP et Saint-Quentin-en-Yvelines", avoue Vincent Jacquet qui définit cependant une hiérarchie. Avec Steven Henry, l'entraîneur national de l'endurance, pour "chef de filière piste" et Herman Terryn, basé à l'Insep, pour s'occuper (des jeunes pousses) du sprint.
Mais il reconnaît être "toujours en phase de recherche" pour un renfort, sans exclure un entraîneur étranger pour le sprint. "Une équipe de France est en train de se créer", estime Quentin Lafargue (3e aux Mondiaux 2015), derrière lequel pointent des jeunes talents, tels Sébastien Vigier (5e des Championnats d'Europe) et Melvin Landerneau.
D'ALMEIDA S'ENTRAINE DANS SON GARAGE. Et les trois de Rio ? "Pour l'instant, on est à la phase de diagnostic, de bilan, de mise en place d'un projet ou pas", répond le DTN qui veut "une logique de contrat avec les athlètes, de rendez-vous et de tests réguliers".
Font-ils partie à ses yeux du groupe tourné vers Tokyo 2020 ? "Je n'en suis pas sûr. A eux de me le prouver, de me dire quel est leur projet, quels sont leurs motivations, leurs envies, leur besoins", affirme Vincent Jacquet.
Pendant ce temps, Baugé profite de ses vacances et d'Almeida dit s'entraîner... sur son home-trainer dans son garage. "Je n'ai pas l'intention d'arrêter", confirme à l'AFP le finisseur de l'équipe de vitesse, décisif pour l'obtention du bronze à Rio et déterminé à aller jusqu'à Tokyo.
Si la suite de l'olympiade va dépendre du projet sportif porté par le futur président fédéral et son DTN, la piste française se félicite d'ores et déjà de ses jeunes poursuiteurs, champions d'Europe à deux reprises cette année, en espoirs l'été dernier et en élite à Saint-Quentin-en-Yvelines. Tout comme de sa pépite, la toute jeune Mathilde Gros (17 ans en 2016) qui pratiquait le basket-ball avant de bifurquer vers le cyclisme.
"On n'a pas vu un pareil potentiel depuis Félicia Ballanger (championne olympique en 1996 et 2000)", confie un membre de l'encadrement. En passant sous les 11 sec sur le 200 mètres lancé, la jeune Provençale a suscité tous les espoirs.