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© AFP/Franck Fife
L'équipe néerlandais Rabobank le 16 septembre 2012 à Valkenburg.
L'équipe Rabobank, fleuron du cyclisme néerlandais, s'arrêtera à la fin de l'année du fait des scandales de dopage révélés par l'affaire Armstrong, une décision annoncée vendredi matin par la banque qui parrainait cette formation depuis 1996.
Rabobank, soutien historique du cyclisme aux Pays-Bas, est le premier parraineur d'équipe à trancher dans le vif.
"Nous ne sommes plus convaincus que le cyclisme professionnel international est en mesure de faire du cyclisme un sport propre et juste", a déclaré Bert Bruggink, membre du conseil d'administration de la banque, quelques jours après la publication par l'Usada (agence antidopage américaine) du rapport mettant en évidence le système de dopage organisé autour du septuple vainqueur du Tour, Lance Armstrong .
Le séisme a éclaboussé jusqu'au président de l'UCI (Union cycliste internationale) de l'époque, le... Néerlandais Hein Verbruggen. Cette affaire a remis en cause l'engagement de la banque, véritable pilier du cyclisme aux Pays-Bas.
Rabobank a précisé toutefois que sa décision concernait les équipes professionnelles, messieurs et dames, et qu'elle continuerait à soutenir les équipes de jeunes et de cyclo-cross.
"Le cyclisme est un beau sport, que des millions de Néerlandais aiment", a assuré M. Bruggink, affirmant par ailleurs que cette décision était "douloureuse" mais "inévitable": "Nous ne croyons pas que cela pourrait changer en mieux dans un futur proche."
En dix-sept ans, son équipe-phare a connu de nombreux succès, grâce à des coureurs tels que les Néerlandais Erik Dekker et Michael Boogerd , les Espagnols Oscar Freire et Luis Leon Sanchez , l'Américain Levi Leipheimer , le Russe Denis Menchov et le Danois Michael Rasmussen . Mais aussi vécu de sales affaires de dopage, à l'exemple de celle qui conduisit au retrait de Rasmussen du TOUR DE FRANCE 2007, alors que le grimpeur au physique squelettique portait le maillot jaune dans la dernière semaine de course.
Le remue-ménage qui avait suivi à la tête du groupe avait précédé la montée en puissance de la nouvelle génération néerlandaise (Gesink, Mollema, Kruijswijk, Slagter), conjointement au départ fin 2010 d'un chef de file tel que Menchov, lui-même soupçonné dans d'autres affaires.
L'arrêt de Rabobank, l'une des dix-huit équipes titulaires d'une licence de première division (WorldTour), touche de nombreux coureurs de premier plan. En premier lieu, une bonne partie de l'élite néerlandaise (Gesink, Mollema, Kruijswijk, Slagter, Boom, Bos, Tjallingii, ten Dam) à côté de l'Australien Mark Renshaw, l'ex-poisson pilote de Mark Cavendish , et de l'Espagnol Luis Leon Sanchez , vainqueur d'étape sur le dernier TOUR DE FRANCE.
L'Espagnol Carlos Barredo, lui, était sur la touche depuis que l'UCI l'avait repéré pour les anomalies de son passeport sanguin. Il va maintenant faire l'objet d'une procédure disciplinaire.
Le groupe sportif survivra-t-il en tant que tel comme le fit T-Mobile (devenu High Road) en 2007 après l'arrêt du soutien de son partenaire ? Aura-t-il un repreneur ou les coureurs seront-ils sur le marché ?
© AFP/Franck Fife
La Néerlandaise Marianne Vos
lors de sa victoire aux championnats du monde de cyclisme sur route à Valkenburg, le 22 septembre 2012.
Au-delà des conséquences sportives (la championne olympique Marianne Vos est également concernée), c'est en tout cas un coup de tonnerre qui frappe le monde du cyclisme, dont la bonne santé économique dépend des partenaires financiers. Un signe très fort envoyé à l'UCI, le gouvernement de ce sport, qui doit bientôt entériner (ou non) les sanctions prononcées par l'Usada à l'encontre d'Armstrong.