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© AFP/jeff pachoud
Un drapeau français brandi sur les routes du TOUR DE FRANCE 2016 en l'honneur des coureurs français comme Thibaut Pinot
, apreçu en tête de groupe, le 9 juillet 2016
Un monument (Milan-Sanremo) et une place sur le podium du Tour auraient dû satisfaire le cyclisme français mais la saison 2016, bouclée sur le raté des Mondiaux qatariens, s'est terminée sur une fausse note pour le pays au sommet de la hiérarchie internationale.
France, Belgique, Italie (puis Colombie et Espagne). Figurer dans le trio de tête du classement, qui réunit les trois nations historiques de ce sport, est plus qu'un symbole pour le cyclisme français, satisfait mais pas entièrement comblé par sa jeune classe. Il veut croire en un avenir encore meilleur à l'image d'Arnaud Démare, vainqueur en mars de Milan-Sanremo.
"En gagnant sur la Via Roma, j'ai franchi une barrière psychologique. Aujourd'hui, quand je prépare un objectif, je ne me dis plus 'peut-être' mais 'c'est possible !'", explique le Picard dans la préface accordée au Livre d'or du cyclisme, l'ouvrage annuel du journaliste Jean-Luc Gatellier.
© AFP/MARCO BERTORELLO
Le cycliste français Arnaud Démare franchit en tête la ligne d'arrivée de Milan-Sanremo, le 19 mars 2016
Démare est issu de la classe 1991. Comme Warren Barguil , dont la saison a été contrariée d'emblée par un accident de la circulation. Ils suivent la génération dorée 1990 ( Romain Bardet , Nacer Bouhanni , Thibaut Pinot ), en passe de prendre le pouvoir dans le peloton (avec Aru, Chaves, Quintana, Sagan, etc). Ils précèdent d'un an deux autres talents, Julian Alaphilippe et Bryan Coquard , pour l'instant encore cantonnés aux promesses.
Pinot: le meilleur est à venir
A lui seul, Alaphilippe résume la frustration française. Le Montluçonnais, deuxième de la Flèche wallonne, a flirté à deux reprises avec le succès d'étape au TOUR DE FRANCE. Mais, surtout, il est resté au pied du podium olympique à Rio.
"On est vraiment passé tout près", analyse le sélectionneur national Bernard Bourreau, qui a mis fin à ses fonctions fin novembre. "C'est une satisfaction autant qu'un regret".
© AFP/Bryn Lennon
Le coureur français Julian Alaphilippe
lors du contre-la-montre des jeux Olympiques de Rio, le 10 août 2016
Alaphilippe, dont le profil de puncheur s'apparente à celui de Sagan, s'est partiellement consolé avec une médaille d'argent aux Championnats d'Europe... derrière le Slovaque. Preuve de l'éclectisme dont fait preuve ce vif-argent, au potentiel encore imprécis après sa victoire en mai dans le Tour de Californie, une course par étapes d'une semaine.
Le meilleur est aussi à venir pour Pinot, dont la saison s'est fracassée sur un TOUR DE FRANCE loupé (abandon). Son efficacité dans le contre-la-montre, au point d'enlever celui du Tour de Romandie, ses qualités de grimpeur, sa marge de progression globale, plaident en sa faveur. Dans les courses par étapes et aussi dans le Tour s'il parvient à se sentir complètement à l'aise dans le grand cirque de juillet, événement impitoyable et révélateur de toutes les faiblesses.
Bardet enthousiasmant
Bouhanni, lui aussi, termine l'année sur une note mi-figue mi-raisin. Des victoires pour celui qui figure parmi les meilleurs sprinteurs mondiaux mais des échecs répétés dans les grands rendez-vous (classiques, Tour, championnat du monde), par imprévoyance, impatience ou simple malchance. Au contraire de Bardet, qui a encore passé un cap en 2016. Tant par son niveau de performances que par sa régularité.
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Le cycliste français Romain Bardet
(g) sur la deuxième marche du podium du TOUR DE FRANCE 2016, derrière le Britannique Christopher Froome
et devant le Colombien Nairo Quintana
, le 24 juillet 2016 sur l'avenue des Champs-Elysées
"J'ai été présent de février (2e du Tour d'Oman) à octobre (4e du Tour de Lombardie", se félicite l'Auvergnat qui a surtout enthousiasmé son public lors du TOUR DE FRANCE. La victoire d'étape à Saint-Gervais Mont Blanc a préludé à la deuxième place sur les Champs-Elysées derrière le Britannique Chris Froome.
Lucide, le champion français souligne l'écart qui le sépare encore de la victoire à Paris. Mais, cette clairvoyance, loin de marquer une ambition au rabais, appuie un immense appétit, étayé, programmé, réaliste.
Bardet l'affirme, il veut commencer par gagner davantage de courses: "Quand je vois le nombre de fois, notamment sur les arrivées au sommet, où je termine troisième ou quatrième, je me dis que je ne dois plus rater les occasions de mettre la balle au fond."