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Frustré par une année 2015 mitigée, Vincenzo Nibali a retrouvé le goût de la victoire dès sa deuxième course en 2016, dimanche sur le Tour d'Oman, pour préparer au mieux son opération rachat qui passe par un succès sur le Tour d'Italie, sans oublier les JO.
Le sultanat des routes vallonnées d'Oman s'est enfin offert à lui. Après avoir échoué pour une seconde en 2012, l'Italien a décroché le maillot rouge quatre ans plus tard en devançant le Français Romain Bardet de 15 secondes.
"J'ai acquis beaucoup plus d'expérience et j'ai couru plus intelligemment. Lors de l'ascension la plus importante, la "Montagne verte", j'ai attendu pour attaquer dans le final. Nous n'avions plus qu'à contrôler la course lors des deux derniers jours", a déclaré Nibali, à l'issue de son sacre.
Impérial à Jabal al Akhdar ("Montagne verte" en arabe), étape-reine qu'il avait déjà remportée en 2012, le Sicilien âgé de 31 ans a laissé entrevoir une forme physique intéressante et une science de la course toujours au point.
"Il est affûté et déjà prêt", confirme son lieutenant danois Jakob Fuglsang , troisième du classement final à 24 secondes.
Après une année 2015 contrastée, assombrie par sa quatrième place sur le TOUR DE FRANCE jugée "très décevante" par son manager Alexandre Vinokourov , et son exclusion sans gloire de la Vuelta, avant de triompher sur le Tour de Lombardie, le Requin de Messine n'a pas perdu de temps pour faire taire les critiques.
"C'est un orgueilleux", confie à l'AFP Bardet, seul coureur capable de pousser Nibali dans ses retranchements à Oman. "Certains ont la dent dure contre lui, voilà sa meilleure réponse. Il la donne sur le vélo, c'est le signe des grands champions."
- Changement de préparation -
Contraint de laisser maturer son pic de forme pour les grandes échéances estivales lors des dernières saisons, Nibali a cette fois changé de stratégie de préparation en vue du Giro, son principal objectif de l'année. Un soulagement.
"Les deux dernières années, comme j'avais le Tour en tête, j'ai fait des débuts de saison plus tranquilles mais ça a été une souffrance de ne pas pouvoir m'exprimer pleinement. Je voulais toujours mieux faire. Tout devient plus simple dans la gestion d'une saison quand on la commence en bonne condition", a expliqué Nibali vendredi.
"Même si aujourd'hui on a tous les chiffres pour nous dire : +OK, tu es dans la bonne plage de puissance, tu es proche de tes records+, le fait d'aller gagner apporte quelque chose au-dessus de tout ça", confirme à l'AFP Philippe Mauduit, directeur sportif de l'équipe italienne Lampre.
En raison de l'éclosion de son coéquipier Fabio Aru , vainqueur de la Vuelta 2015 et désigné leader pour le prochain TOUR DE FRANCE, et d'un contrat qui se termine en fin de saison avec Astana, Nibali est à un tournant de sa carrière : accepter le partage des tâches avec le jeune Sarde ou rejoindre une autre équipe avec le statut de leader incontesté.
"Mon agent s'en occupe, je ne peux pas en dire plus. On a le temps pour évaluer les différentes propositions. Je prendrai ma décision avec calme", avait déclaré Nibali avant le début de la course.
D'ici là, le Sicilien tentera de couronner lors des jeux Olympiques de Rio une carrière déjà très riche, marquée par ses victoires sur les trois grands tours (Giro 2013, TOUR DE FRANCE 2014, Vuelta 2010).
"Pour moi, c'est le favori N.1", devant Chris Froome ou Nairo Quintana , estime Bardet. "Quand il est en forme, il grimpe aussi bien qu'eux et vu la descente de Rio... C'est une course tactique." Tout ce qu'aime Nibali.