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© AFP/Fabrice Coffrini
Les deux candidats à la présidence de l'UCI Pat McQuaid et Brian Cookson, le 15 septembre 2013 à Regensdorf près de Zurich
Victime de l'affaire Armstrong, l'Irlandais Pat McQuaid voit ses chances compromises d'être réélu à la présidence de l'Union cycliste internationale (UCI), vendredi à Florence, face au Britannique Brian Cookson qui cherche à incarner le renouveau de son sport.
Sous les dorures et peintures Renaissance du Palazzo Vecchio, une sombre bataille s'annonce entre les deux hommes, membres du comité directeur de l'UCI. La décision appartient aux 42 délégués... à condition que McQuaid soit éligible.
Le président sortant n'a pas obtenu la nomination de sa propre fédération (Irlande), pas plus que celle de son pays de résidence (Suisse). Il ne peut être retenu comme candidat que si le congrès approuve au préalable un amendement de ses statuts par une majorité des deux tiers modifiant les conditions d'éligibilité.
La Fédération malaisienne a proposé que tout candidat à la présidence puisse être présenté par deux fédérations autres que la sienne, ce qui est le cas de McQuaid, soutenu par... le Maroc et la Thaïlande.
Si ce premier obstacle était franchi, McQuaid (64 ans) aurait ses chances pour un troisième mandat de quatre ans, bien que la tendance affichée soit favorable à Cookson (62 ans), président de la fédération britannique depuis 1996.
Dans le camp de l'Irlandais, on additionne le soutien global de l'Asie, des voix de délégués européens (bien que la confédération européenne se soit prononcée pour Cookson), sud-américains et même océaniens. La clé du scrutin se trouverait alors du côté de l'Afrique.
Au-delà de ce vote étroitement dépendant de la répartition par continent (14 pour l'Europe, 9 pour l'Asie et l'Amérique, 7 pour l'Afrique, 3 pour l'Océanie), l'élection a surtout valeur de symbole après les tempêtes subies depuis plus d'un an par l'UCI.
"Restaurer la confiance"
La gestion par McQuaid de l'antidopage durant les années de domination d'Armstrong a été violemment attaquée lorsque l'agence antidopage américaine (Usada) a publié son rapport accablant l'ex-vainqueur du TOUR DE FRANCE. Sans que le président de l'UCI fasse un vrai mea culpa pour les années sensibles et mette en cause son prédécesseur, le Néerlandais Hein Verbruggen.
McQuaid, devenu président en septembre 2005 (après la première retraite d'Armstrong), se retranche derrière son bilan, notamment les progrès enregistrés ces dernières années dans l'antidopage. Il promet une séparation accrue des pouvoirs sur ce sujet et prône la fermeté en matière de sanctions.
Cookson, porté par la vague de succès britanniques en cyclisme, estime que son sport a besoin d'un changement visible pour "restaurer la confiance", le slogan de sa campagne.
"Il faut tout faire pour que le public puisse admirer les champions, qu'un coureur qui gagne le Tour ou une médaille olympique soit respecté, ne soit pas remis en cause", insiste-il.
Le Britannique annonce la mise en place d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur les responsabilités passées de l'UCI et se prononce en faveur d'une amnistie partielle si nécessaire.
Entre les deux hommes, la lutte a été féroce. Soupçons de corruption, menaces d'enquête, mise en cause des soutiens et des financements... Digne des intrigues de l'époque des Médicis et de Savonarole, le prédicateur hérétique qui avait installé au XVe siècle le siège de l'éphémère république florentine au Palazzo Vecchio.