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© AFP/Lionel Bonaventure
Le cycliste italien Alessandro Ballan
lors du TOUR DE FRANCE 2009
Après plusieurs alertes et maints soupçons, la sanction est tombée vendredi sur le cycliste italien Alessandro Ballan , champion du monde 2008, suspendu deux ans pour dopage par le Comité olympique italien (Coni).
En avril 2010 et mai 2011, sa nouvelle équipe américaine BMC l'avait retiré des compétitions pour des soupçons de dopage, avant de le réintégrer. Cette fois-ci, Ballan est sanctionné pour "usage ou tentative d'usage de substance prohibée".
Le tribunal national antidopage du Coni a suivi la thèse du procureur qui affirmait que Ballan avait suivi plusieurs séances d'ozonothérapie au printemps 2009, c'est-à-dire à des manipulations sanguines interdites par le Code mondial antidopage, dans une structure mise en place à Montichiari (Lombardie, nord de l'Italie).
Ses avocats ont défendu jeudi l'usage de l'ozonothérapie pour soigner une hépatite, plaidant la bonne foi du coureur qui ne pensait pas devoir prévenir de ce traitement les autorités antidopage. En vain.
A 34 ans, cette sanction pourrait bien signifier la fin de la carrière de Ballan, qui a culminé entre 2007 (victoire au TOUR DES FLANDRES) et 2008 (Mondiaux sur route à Varèse).
Procès pénal en cours
Puni par la justice sportive italienne, il est par ailleurs poursuivi par la justice tout court dans une enquête menée par le procureur de Mantoue depuis 2008 autour de l'équipe italienne Lampre, pour laquelle il courait alors.
Le Trévisan est même la tête d'affiche de "L'affaire de Mantoue".
Après un premier rendez-vous le 10 décembre pour planifier l'ordre des débats, le procès de 28 personnes, qui appartenaient pour l'essentiel à la Lampre, reprend le 24 janvier. Quelque 250 témoins sont attendus dans ce dossier tentaculaire.
Selon l'enquête entamée en 2008 par les carabinieri (gendarmes) de Brescia, les prévenus sont poursuivis "pour avoir en bande organisée procuré, administré ou au moins favorisé l'utilisation de produits dopants non justifiée médicalement (...) afin de favoriser les prestations des coureurs de la Lampre", selon l'ordonnance de renvoi.
D'autres coureurs, médecins et directeur sportifs (dont Giuseppe Saronni , celui de la Lampre) sont soupçonnés de dopage.
Mauro Santambrogio, ex-coéquipier de Ballan chez Lampre passé lui aussi chez BMC, avait également été arrêté par l'équipe américaine pour soupçons de dopage, avant d'être contrôlé positif au Giro en juin dernier, et suspendu. Il en a hérité dans la presse le surnom de "Sant'Ambroglio" ("Sainte Embrouille"), dans une affaire où d'autres sanctions sont attendues ces prochains mois.
Le président de la Fédération italienne de cyclisme, Renato Di Rocco, après avoir rappelé son "respect de la division des rôles", a tenu "à souligner encore une fois la lenteur des procédures, inconciliable avec la réalité du monde sportif", a-t-il dit dans un communiqué.
"Les fantômes du passé continuent à ressortir", mais "les choses ont complètement changé, a-t-il ajouté. Cela trouble l'opinion publique, alors que tous les indicateurs montrent que le cyclisme a tourné une page et ne mérite pas cette mise au pilori rétroactive."
Dans cette "affaire de Mantoue", Ballan était le premier cas de coureur examiné par la justice sportive, souvent plus rapide que les juridictions pénales.
Vendredi, dans le même dossier, le Coni a également interdit à vie d'officier dans le sport le pharmacien Guido Nigrelli. Il a sanctionné de quatre ans d'interdiction un médecin, le Dr Fiorenzo Egeo Bonazzi, pour avoir aidé la Lampre à se doper. Bonazzi est notamment accusé d'avoir accompagné Ballan dans la structure de Montichiari.
Des sanctions qui suivent, pour l'essentiel, les réquisitions du procureur antidopage: il avait réclamé deux ans de suspension contre Ballan, le bannissement à vie de Nigrelli, et sept ans contre le Dr. Bonazzi.