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Une cohorte de grimpeurs colombiens s'attaque au Giro qui commence vendredi à Belfast, très loin des grands cols du nord de l'Italie où sont attendus Nairo Quintana , Rigoberto Uran et leurs compatriotes.
Les "escarabajos" (scarabées) venus des Andes sont une quinzaine au départ d'Irlande du Nord. Neuf coureurs appartiennent à une équipe qui porte fièrement le nom de leur pays (Team Colombia), les autres sont répartis dans des formations européennes. Le plus souvent avec des responsabilités pour le classement général (Quintana, Uran) ou les victoires d'étapes (Arredondo, Annacona).
La deuxième place d'Uran dans le Giro 2013 a ouvert la voie. Quintana a fait de même sur le TOUR DE FRANCE en ajoutant à sa performance les maillots blanc de meilleur jeune et à pois de meilleur grimpeur. Il ne reste plus que la victoire pour amplifier la vague colombienne, un exploit que seul le mythique Lucho Herrera a réussi dans un grand tour (Vuelta 1987).
A son époque, le "petit jardinier de Fusagasuga" a aussi laissé son empreinte sur le Giro (meilleur grimpeur en 1989, vainqueur de trois étapes entre 1989 et 1992). Il a contribué au total de 16 succès d'étape colombiens depuis que le "pionnier" Cochise Rodriguez, un... rouleur, a gagné sur le littoral toscan en 1973.
- "Prêt pour la victoire" -
Deux autres coureurs de moindre notoriété (Chepe Gonzalez et Freddy Gonzalez, tous les deux par deux fois) se sont ensuite emparés du maillot de la montagne, qui était alors délaissé par les meilleurs grimpeurs. Mais sans jamais peser sur la course comme espèrent le faire cette année Uran et Quintana, en l'absence de Carlos Betancur (5e l'an passé) concentré cette fois sur le TOUR DE FRANCE.
L'équipe de Quintana, Movistar, adopte profil bas ou presque. "Une place sur le podium", annonce son manager Eusebio Unzue. Devant l'évidence de la position de favori de son coureur, il tempère: "Je pense qu'il est prêt pour la victoire mais c'est la première fois qu'il se présente au départ en position de leader. Il lui faut s'habituer à diriger une équipe, à garder la tête froide dans des situations très différentes."
Quintana (24 ans), a priori le plus fort grimpeur du lot, affiche un autre handicap que souligne son manager d'équipe: "Il n'a aucune expérience du Giro et c'est très particulier. Encore plus que dans les autres grands tours, la course peut se gagner ou se perdre n'importe où. Chaque étape est imprévisible."
Uran (27 ans), en revanche, a déjà testé les conditions de la course à l'italienne (4e participation, 7e en 2012, 2e en 2013). A l'intersaison, son statut a changé en passant de Sky, où il a d'abord travaillé pour un autre (Wiggins) avant d'avoir carte blanche l'an passé, à Omega Pharma.
"Son programme a été bâti en fonction exclusivement du Giro", affirme son équipe, sans définir un objectif trop précis. Mais l'ambition est là: "Le but est qu'il obtienne une place en haut du classement... dans la dernière semaine." La plus montagneuse, évidemment.