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Privée de Warren Barguil et John Degenkolb , la formation Giant compte sur son troisième leader, Tom Dumoulin, pour débloquer son compteur au Tour d'Oman mais le rouleur néerlandais est davantage focalisé sur son objectif personnel: une médaille d'or aux JO.
Giant paye les conséquences de l'accident qui a éliminé six des siens, dont Degenkolb, son leader pour les courses du printemps. Au Qatar, l'espoir danois Soren Kragh Andersen (sacré meilleur jeune de l'épreuve) a dû assurer l'intérim avec quatre coéquipiers. A Oman, la formation allemande n'a pu aligner que six coureurs contre huit pour les autres équipes.
"Nos attentes sont contraintes d'être revues à la baisse", confie à l'AFP son directeur sportif Luke Roberts . "On doit juste faire les courses et déterminer quels objectifs nous pouvons réussir de manière réaliste jusqu'au retour de John (Degenkolb) et Warren (Barguil)".
La période de disette risque de durer encore longtemps, tant Dumoulin n'a cure des impératifs de résultat de son équipe. Propulsé leader sur le prochain Tour d'Italie, le spécialiste du contre-la-montre n'a qu'une obsession à la bouche: décrocher la médaille d'or sur le chrono des JO avec les Pays-Bas.
"Le fait qu'il y ait eu l'accident et qu'une partie de l'équipe est +out+ pour les courses, ne change pas mon plan", explique Dumoulin, 25 ans, à l'occasion d'un entretien accordé avant le début de la course.
- 'L'homme-chrono' -
Son plan ? Faire du Giro un tremplin pour Rio. Avec un premier contre-la-montre de 9,8 kilomètres dès le départ de l'épreuve dans son pays natal puis un second de 40 kilomètres organisé neuf jours plus tard, Dumoulin espère décrocher deux victoires d'étapes sur les chronos pour porter devant son public le maillot rose, sans se mettre toutefois la pression pour la victoire finale au général.
"Je serai assurément Tom +l'homme-chrono+ en 2016, plutôt que Tom +l'homme du classement général+", prévient Dumoulin. "Si je me mets trop de pression sur le Giro et le classement général et que je me fatigue beaucoup là-bas, cela va m'affecter pour les Jeux et ça, je le ne veux pas".
Mis sous les projecteurs après sa remarquable prestation sur la Vuelta 2015, où il avait été à la lutte pour la victoire finale jusqu'à l'avant-dernière étape, le natif de Maastricht ne veut pas céder à la forte attente suscitée par son exploit. Il préfère se focaliser sur un objectif à la fois, et gravir les paliers à son rythme.
"(La Vuelta) était une expérience géniale mais j'ai peur de devenir soudain le grand spécialiste du classement général", explique le jeune Néerlandais. "Avec (mon) équipe, nous avions un plan pour que chaque année je franchisse un petit palier et après 6-7 saisons que je sois au top niveau. Et tout d'un coup, cela a changé."
Avec un parcours en côtes sur le chrono de Rio, correspondant "très bien" à ses qualités de rouleur/grimpeur, Dumoulin ne veut pas rater une occasion qui ne se représentera peut-être plus dans sa carrière.
Le risque existe que "les deux prochaines éditions présentent un parcours plus plat", témoigne le Néerlandais, bien plus marqué dans son enfance par les exploits olympiques du nageur Pieter van den Hoogenband (deux médailles d'or aux JO de Sydney) que les performances frelatées de Lance Armstrong sur le TOUR DE FRANCE.
Pour les grands Tours, dit-il, "on va devoir reporter cela d'une année".