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Le Giro, qui commence vendredi à Belfast par un contre-la-montre par équipes, cherche désespérément un champion italien dans sa 97e édition aux têtes d'affiche colombiennes (Quintana, Uran) et espagnole (Rodriguez).
DES FAVORIS ETRANGERS. Le cyclisme italien en phase de reconstruction, après les affaires de dopage qui ont affecté ses chefs de file, compte un seul coureur à même de viser la victoire dans un grand Tour. Mais Vincenzo Nibali , triomphateur du Giro l'an passé, s'est focalisé cette fois sur le TOUR DE FRANCE.
En son absence, les "tifosi" en sont réduits à compter sur deux anciens lauréats, les vieillissants Michele Scarponi (34 ans) et Ivan Basso (36 ans), ou espérer en une possible révélation (Aru). Et à assister à la lutte prévisible entre le Colombien Nairo Quintana , deuxième du TOUR DE FRANCE 2013, et Joaquim Rodriguez , l'Espagnol abonné aux places d'honneur dans les grands Tours (six fois dans les quatre premiers).
Quintana, sur le papier, présente le plus gros potentiel. Mais deux bémols s'imposent à l'égard du jeune (24 ans) grimpeur au visage d'amérindien: il découvre le Giro et apprend le rôle de leader au sein d'une équipe qui l'a investi pour la première fois des pleines responsabilités. Rodriguez, en revanche, connaît bien la course rose, pour avoir frôlé la victoire en 2012 (4e en 2011). A 34 ans cependant, le Catalan attend toujours la consécration.
D'autres postulent au maillot rose qu'ils ont porté ou approché par le passé. Le Colombien Rigoberto Uran (27 ans), deuxième l'an dernier, et le vétéran australien Cadel Evans (37 ans), lui aussi sur le podium en 2013 (3e), ont axé leur saison sur le Tour d'Italie, la deuxième course par étapes de la saison par ordre d'importance.
Dès lors qu'il est délaissé cette année par les hommes du TOUR DE FRANCE (Froome, Contador, Nibali), le Giro est susceptible de réserver une surprise, comme celle du Canadien Ryder Hesjedal qui avait résisté victorieusement voici deux ans. Au départ de Belfast, Hesjedal est toujours là et son coéquipier, le talentueux irlandais Dan Martin (27 ans), affiche un potentiel naturel au moins égal à celui de ses adversaires.
"Mon résultat dépend plus des autres que de moi", relève avec justesse Martin, rétabli de sa chute dans le dernier virage de Liège-Bastogne-Liège. Le contre-la-montre par équipes inaugural de 21,7 kilomètres doit le placer en bonne position sans attendre.
POUR LES GRIMPEURS. La suite, le retour en Italie à partir du début de la semaine prochaine, avantage les grimpeurs. Les organisateurs ont multiplié les arrivées au sommet, au nombre de... neuf, dix si l'on tient compte du contre-la-montre en côte du Monte Grappa. Quitte à négliger l'élément qui a tant contribué à l'intérêt des dernières éditions du Giro, les pièges liés au parcours et aux descentes tourmentées. Le Britannique Bradley Wiggins , tétanisé par la peur l'an dernier, en avait payé le prix fort sur des routes hyper-glissantes.
Le suspens, certes, est ménagé par l'accumulation des difficultés de la dernière semaine après le week-end dédié à Marco Pantani (étapes d'Oropa et de Montecampione). Quatre journées en haute altitude, dans les grands cols du nord de la péninsule (Gavia, Stelvio, San Pellegrino, Monte Grappa) ont pour point culminant d'orgue la montée du Zoncolan à la veille de l'arrivée, le 1er juin, à Trieste, au bout de 3.449,9 kilomètres.
Mais, avant d'envisager de rejoindre la ville réintégrée partiellement à l'Italie voici 60 ans, les 198 "girini" (coureurs du Giro) devront déjà surmonter les aléas des étapes irlandaises, probablement pluvieuses et ventées. "Pour la plupart d'entre nous c'est l'inconnu, a averti Evans. Les routes sont étroites et beaucoup voudront être devant".