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Longtemps cantonné au dernier échelon professionnel, le champion de France Steven Tronet (29 ans) a achevé à Oman ses premières courses majeures, aux côtés des stars du cyclisme comme Mark Cavendish ou Vincenzo Nibali , pour enfin "commencer sa carrière" avec une équipe de rang supérieur.
"Ça y est, c'est fait! Mais je suis un peu fatigué quand même", glisse à l'AFP Steven Tronet juste après avoir franchi la ligne d'arrivée de la dernière étape du Tour d'Oman, qui clôturait ses premiers pas avec sa nouvelle équipe Fortuneo. Avec fierté mais sans effusion de joie particulière.
Car l'ancien coureur de la formation Auber 93 (troisième division), devenu en juin dernier champion de France à la surprise générale devant les Nacer Bouhanni et autres Tony Gallopin , n'est pas du genre à s'extasier devant les stars du circuit.
"Quand j'ai gagné mon étape sur la Route du Sud en 2015, (Alberto) Contador et (Nairo) Quintana étaient là", tient à rappeler Tronet, qui a décroché quatre victoires la saison dernière. "Ici, le (nombre) de grands noms est plus concentré, c'est tout."
Qu'importe sa 102e place au général à Oman, le Nordiste a montré qu'il avait les qualités pour se hisser au niveau des coureurs du WorldTour, à l'image de sa première échappée sous le maillot tricolore sur la Corniche de Doha lors de l'ultime étape du Tour du Qatar. Même s'il lui reste encore "des choses à assimiler", selon son directeur sportif Sébastien Hinault.
"Je découvre la manière de courir, le placement. Les équipes sont toutes en ordre de marche ensemble, c'est ce qu'on ne voit pas trop sur les coupes de France par exemple", raconte ce puncheur-sprinteur sans complexe, plutôt habitué à débuter ses saisons sur le GP La Marseillaise ou l?Étoile de Bessèges.
- PARIS-ROUBAIX, son rêve -
Être sollicité davantage par les médias, peu à peu reconnu dans la rue, ou encore le privilège de se voir offrir des vacances à l'île Maurice ne sont pas les premiers bienfaits que retient Tronet à propos de son titre de champion de France.
Depuis qu'il a quitté le dernier échelon professionnel pour Fortuneo (2e division) au début de la saison, le Calaisien a non seulement "multiplié son salaire par 5", mais il s'est surtout offert l'opportunité d'enfin réaliser ses rêves, en disputant des classiques comme PARIS-ROUBAIX ou le TOUR DE FRANCE.
"Étant originaire du Nord, PARIS-ROUBAIX représente quelque chose d'important pour moi. C'est une course que je voyais à la télévision quand j'étais petit. Je ne serai peut-être pas parmi les meilleurs mais y être...", aura une saveur très particulière pour Tronet, près de dix ans après ses débuts au club de Roubaix LM en 2007.
Pourquoi a-t-il mis autant de temps à y arriver? "Pendant mes premières années je n'ai peut-être pas été sérieux. Et quand on fait plusieurs saisons dans une case de coureur de 3e division, c'est très difficile d'en sortir", confie ce fan de Laurent Jalabert , devenu plus concentré et motivé depuis la rencontre de sa compagne Anne-Laure.
Biberonné par le cyclisme depuis son enfance par une grande famille de passionnés, Tronet "ne sait pas" ce qu'il aurait pu faire s'il n'était pas devenu professionnel. Car hormis le bricolage qu'il aime pratiquer lors de son temps libre, les sports mécaniques et les chansons de Johnny Hallyday, rien ne lui procure plus de plaisir que d'être sur un vélo.
"Il peut continuer jusqu'à 38-39 ans, donc il a encore de la marge", assure son coéquipier Arnaud Gérard. Pour une décennie de succès au plus haut niveau cette fois ?