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Le jeune Français Julian Alaphilippe s'est imposé comme un futur candidat à la victoire sur les classiques ardennaises en prenant la 2e place de Liège-Bastogne-Liège dimanche, après s'être révélé une semaine plus tôt à l'AMSTEL GOLD RACE (7e) et mercredi à la Flèche wallonne (2e).
Comme à la Flèche, le coureur de 22 ans a buté sur l'Espagnol Alejandro Valverde sur les hauteurs de Ans, dans la banlieue liégeoise. Et comme à la Flèche, Alaphilippe s'est dit "déçu" du résultat.
Il faut pourtant remonter à 1998 pour trouver un Français deuxième de le Doyenne des classiques, avec Laurent Jalabert . Dernier Français vainqueur du monument (en 1980), Bernard Hinault a d'ailleurs salué l'exploit de son compatriote en le félicitant chaleureusement sur le podium.
" Bernard Hinault m'a dit que j'étais fait du même bois que lui. Cela fait plaisir venant de quelqu'un comme lui, mais je ne vais pas m'enflammer", a déclaré le coureur de la formation belge Etixx dont il porte le maillot depuis 2014 après une saison de formation au sein de la formation continentale de l'équipe de Patrick Lefevere.
Malgré ses performances à l'Amstel et à la Flèche, Alaphilippe, ancien militaire de l'armée de terre, a pris le départ de Liège-Bastogne-Liège dans la peau d'un équipier, au service exclusif du Polonais Michal Kwiatkowski , le champion du monde victorieux le dimanche précédent à Valkenburg.
"Mon boulot était de contrôler les attaques dans la côte (finale) de Saint-Nicolas, a expliqué le Français. Une fois au sommet, mon directeur sportif Davide Bramati m'a dit dans l'oreillette de jouer ma propre carte car Michal n'était pas au mieux".
En s'accrochant avec le Portugais Rui Costa dans la dernière ligne droite, Alaphilippe a "dû consentir un effort supplémentaire" mais Valverde était "le plus fort".
- "Un sacré client" -
"J'ai travaillé pour l'équipe et je n'ai aucun regret par rapport à cela, assure le natif de Saint-Amand-Montrond (Cher). Certes, je ne peux être heureux de passer si près d'une grande victoire mais je suis satisfait de ma condition: le travail a payé".
Et, surtout, le Français a acquis en huit jours la conviction de pouvoir jouer la gagne dans les années à venir.
"J'étais au service de l'équipe, je suis gêné par la chute à 42 kilomètres de la ligne. Et, malgré cela, je termine sur le podium, c'est très encourageant".
Pour Valverde, pas de doute, "Alaphilippe sera un sacré client dans les années à venir". Même si l'Espagnol a concédé qu'il ne se méfiait pas beaucoup de son jeune rival dimanche à Ans.
Comme à la Flèche mercredi à Huy, Alaphilippe faisait figure de gamin sur un podium où il ne cotoyait que des trentenaires (Valverde, Rodriguez à Liège, Albasini à la Flèche). Tous les espoirs sont permis.
"C'est le genre de courses sur lesquelles je pense pouvoir progresser à l'avenir. Je n'avais jamais gravi le Mur de Huy. C'était une découverte. Idem pour la Doyenne. Terminer deuxième sans aucune expérience de ces courses, cela m'ouvre des perspectives", a conclu celui qui prendra le départ du Tour de Romandie mardi.