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© AFP/LIONEL BONAVENTURE
Le Français Nacer Bouhanni
, vainqueur du dernier Tour de Picardie, en conférence de presse, le 3 juillet 2015 à Utrecht
Le redécoupage des régions impacte aussi le sport. Conséquence de la fusion du Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie, le Tour de Picardie disparaît du calendrier cycliste en 2017.
Le Conseil régional de Picardie finançait l'épreuve à hauteur de 60% depuis le retrait d'ASO en 2014, mais le président de la nouvelle région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (Les Républicains), lui-même picard, souhaitait une seule course regroupant le Tour de Picardie et les Quatre jours de Dunkerque, "sans plan B".
Cette course verra bien le jour. Mais sans les organisateurs picards qui ont "mis pied à terre", éc?urés par une fusion qui ressemble plutôt, selon eux, à une absorption.
"J'en ai les larmes aux yeux", confie Thibault Huvelle, du vélo club Côte Picarde, coordinateur du Tour de Picardie. "On a essayé de trouver le meilleur compromis pour que tout le monde s'y retrouve, pour que la Picardie ne soit pas délaissée, ça devait être un très bel outil de communication pour la nouvelle région, mais les discussions ont échoué". Selon le communiqué du vélo club, "une flagrante iniquité de traitement entre les acteurs des grandes régions" expliquerait cet échec.
Les organisateurs picards avaient proposé de faire un Tour des Hauts-de-France en cinq étapes dans les cinq départements (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Oise) et le Nordiste Jean-Marie Leblanc, ancien directeur du TOUR DE FRANCE, avait donné son accord pour en être le patron, aux côtés de Bernard Hinault .
Cependant, les discussions menées en juin ont tourné au vinaigre, "quand on a appris que le grand départ serait à Dunkerque, que l'arrivée serait à Dunkerque, et qu'il y aurait une étape à Cassel dans le Nord", ne laissant "pas beaucoup de place pour la Picardie", déplore Thibault Huvelle. Et, manifestement, trouver le bon dosage dans la composition du futur comité d?organisation était aussi compliqué.
- 'Pas de volonté de bouffer la Picardie' -
Les organisateurs des Quatre jours de Dunkerque ont "gagné la bataille", estime Thibault Huvelle, qui a décidé de jeter l'éponge. Une bataille "politique", et surtout financière : le budget des Quatre jours de Dunkerque (1,2 M EUR) est le triple de celui du Tour de Picardie (400.000 EUR) et la course nordiste, financée notamment par la Communauté urbaine de Dunkerque, est moins dépendante des subventions du Conseil régional que le Tour de Picardie.
"Je ne comprends pas la frustration des Picards", rétorque Florence Bariseau, élue de Villeneuve d'Ascq et vice-présidente du Conseil régional en charge des sports. "Il n'y a pas de volonté du Nord-Pas-de-Calais de bouffer la Picardie, l'intérêt, c'est de raisonner Hauts-de-France, de raisonner en terme d'intérêt sportif et de développement économique". Le Conseil régional subventionnera la course à hauteur de 350.000 euros.
L'épreuve verra le jour sous le nom de "Quatre jours de Dunkerque ? Tour des Hauts-de-France", a priori du 9 au 14 mai 2017 - la date est en instance de validation. Elle sera organisée par Bernard Martel, le président des Quatre jours.
"On ne fait pas de cocorico, on voulait que les deux courses continuent, on défend le cyclisme", insiste ce dernier.
Fixée par la Région, sa feuille de route stipule que deux des six étapes doivent passer par l'ex-Picardie. Il reste désormais à trouver des communes pour accueillir les coureurs.
"On a envoyé des courriers dans les grosses villes, mais je crois savoir qu'en Picardie, c'est compliqué", déplore Bernard Martel. Le prix pour être ville étape de la nouvelle course va de 30.000 euros à 38.000 euros alors qu'il ne fallait débourser qu'entre 5.000 euros et 8.000 euros en mai dernier pour voir Nacer Bouhanni s'imposer en Picardie.
Le parcours devrait être dévoilé d'ici la fin de l?année.