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La Fédération française de cyclisme (FFC) prône la création d'un délit pénal pour lutter contre la fraude technologique dans le cyclisme, a annoncé dimanche son président David Lappartient, à six jours du départ du Tour.
Une conférence de presse sur ce sujet brûlant, après la découverte cette année d'un moteur dans un vélo, se tiendra lundi à Paris au ministère des Sports en présence notamment du secrétaire d?État Thierry Braillard, très actif sur ce thème.
"Nous souhaitons qu'un délit pénal soit créé sur la fraude technologique", a déclaré David Lappartient lors d'un point-presse à Vesoul à l'occasion des championnats de France de cyclisme sur route.
"Aujourd'hui, la législation française n'est pas dotée en la matière: la fraude technologique n'est pas codifiée, n'est pas une inscription pénale. Nous souhaitons que cela le soit pour que la gendarmerie, la police, puissent saisir les vélos et mener des enquêtes", a ajouté M. Lappartient, précisant que les forces de l'ordre devraient aussi être dotées des "moyens d'écoute".
"C'est un enjeu majeur pour notre sport: le cyclisme a balayé devant sa porte en matière de dopage. (...) Il serait catastrophique que nous n'ayons pas la même force sur la fraude technologique. On ne se relèverait pas d'une fraude de ce genre à grande échelle", a insisté M. Lappartient.
"La France concentre un quart, quasiment, des plus grandes épreuves du calendrier mondial. Elle doit montrer la voie", a encore dit le président de la FFC, qui est aussi celui de l'UEC (Union européenne de cyclisme) et qui a appelé les Etats européens à légiférer pour empêcher la présence de moteurs dans les vélos.
Si un premier cas de moteur dans le vélo d'une concurrente belge a été trouvé aux Mondiaux de cyclo-cross en janvier, la tricherie technologique pourrait ne pas être uniquement le fait de coureurs de seconde zone. Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) a demandé "un contrôle systématique" des vélos des coureurs de premier plan.
Interrogé sur le dopage biologique après la récente parution d'un article du quotidien Le Monde sur le controversé "Docteur Mabuse", Bernard Sainz, placé sur la liste noire de l'UCI, M. Lappartient a rappelé que la fédération était en procès avec ce dernier: "Ce que je demande à la justice, c'est de la fermeté. Notre institution se bat pour la crédibilité de notre sport."
David Lappartient, également président du Conseil du cyclisme professionnel (CCP), branche de l'UCI, s'est par ailleurs félicité de l'accord trouvé cette semaine, sous son égide, entre l'UCI et l'organisateur du TOUR DE FRANCE (ASO) pour inscrire les épreuves de ce dernier au calendrier mondial World Tour en 2017.
"L'accord trouvé entre l'UCI et ASO et validé par le CCP permet d'apaiser la situation et d'éviter une vraie situation de crise (...) Ça a été quand même trois ans de tensions très fortes."
En février, ASO avait retiré le Tour et ses autres grandes courses (Paris-Nice, PARIS-ROUBAIX, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, Dauphiné, Vuelta) de ce calendrier, pour s'opposer à une réforme présentée alors par l'UCI.